La chaîne internationale "Euronews" se prépare-t-elle à quitter Lyon ? Son directeur général se dit déçu du désintérêt des lyonnais pour sa chaîne. Il explique que pour ses principaux actionnaires, l'implantation à Lyon "ne fait pas sens".
Alors qu'elle poursuit sa restructuration éditoriale, la chaîne Euronews, implantée à Lyon depuis 1993, s'interroge sur son implantation. "Pour mes principaux actionnaires", l'Egyptien Naguib Sawiris et l'Américain NBC, "le choix de Lyon ne fait pas sens", souligne le président du directoire Michael Peters dans un entretien à l'AFP .
S'agit-il simplement de rappeler qu'elle attend davantage de la ville ou de signifier à mots couverts son intention de déménager ? "Je me suis battu pour qu'Euronews reste à Lyon", face à des projets de transfert à Bruxelles. "Mais aujourd'hui je suis déçu et je commence à me poser des questions", explique Michael Péters, un allemand qui se présente volontiers comme "Lyonnais d'adoption"...
Le dirigeant estime que les engagements pris n'ont pas été tenus. "On a besoin d'aide. On ne s'en est jamais caché. C'était le +deal+ de départ,"
souligne M. Peters, en rappelant que Lyon avait promis subventions et gratuité du loyer - qui ne se sont jamais matérialisées - pour attirer la chaîne sur son sol.
"Mais ce désintérêt n'est pas seulement financier. On n'est simplement pas sur leur radar", ajoute-t-il, en exonérant de ses critiques le maire Gérard Collomb et le président de région Laurent Wauquiez. "Mais au niveau des services, ça ne suit pas: ils nous perçoivent comme des demandeurs de subventions, alors qu'on pourrait les aider énormément".
Chiffre d'affaires record en 2018
Aujourd'hui implanté à Confluence, dans un immeuble vert repérable au premier coup d'oeil, la chaîne internationale achève sa révolution numérique. Elle a engagé un important plan de départs et réalisé un chiffre d'affaires record en 2018.
L'arrivée de l'opérateur américain NBC a permis de renforcer le poids de l'anglais dans des programmes spécifiques avec l'intention affichée de concurrencer CNN. Sans les moyens du géant américain, elle produira bientôt entre 4 et 5 éditions dans cette langue dans des conditions proches du direct.
Euronews entend néanmoins préserver la tonalité européenne de ses programmes. Elle a recruté trois correspondants permanents à Bruxelles et retransmet les sessions du Parlement européen. La carte blanche accordée à Daniel Cohn-Bendit est reconduite l'an prochain dans la perspective des prochaines élections européennes.