Où en est le projet de "Clairefontaine de la gastronomie" à Lyon. Ce centre d'excellence, annoncé en septembre 2021, est attendu par la profession.
"C'est une nouvelle étape dans la vie de l'école", a souligné Dominique Giraudier, directeur de l'Institut Lyfe. L'ex-Institut Paul Bocuse a inauguré ce jeudi 21 septembre son campus Gérard Pélisson. "L'école va pouvoir accueillir jusqu'à 1500 étudiants dans les prochaines années et continuer à rayonner dans le monde". Ce nouvel espace de 3000 m² sera entièrement dédié à l'enseignement supérieur en restauration et hôtellerie. Le lieu autour du Château de la Roseraie offre 22 nouvelles salles de cours, un amphithéâtre, des espaces de coworking. Un complément au campus historique dédié aux Arts Culinaires qui portera désormais le nom de Paul Bocuse.
Dans les prochaines années, le centre d’excellence d’Écully est encore appelé à se développer, car il devrait accueillir le fameux "Clairefontaine de la Gastronomie" promis par le président de la République voilà deux ans presque jour pour jour.
"Un projet ambitieux"
Le 27 septembre 2021, alors que le chef lyonnais Davy Tissot n'était pas encore monté sur la plus haute marche du podium des Bocuse d'Or, Emmanuel Macron annonçait déjà la création d'un centre d'excellence pour former les cuisiniers champions de demain.
Deux ans après cette annonce, où en est ce projet ? Il y a deux semaines, à l’occasion d’un déjeuner des chefs à l’Élysée, le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de créer ce centre d’excellence de la gastronomie et des métiers de bouche à Écully. Il est aussi question de Groisy, en Haute-Savoie.
Dans les prochains jours, une convention constitutive va même être signée avec la Région Auvergne Rhône-Alpes qui a prévu d’investir 25 millions d’euros. Un visuel du site lyonnais a même été diffusé.
"C'est un projet ambitieux (...) On a aujourd'hui la responsabilité de fédérer autour de la partie culinaire, de la partie pâtisserie et sommellerie, explique Dominique Giraudier, directeur de l'Institut Lyfe. Ce sont les pouvoirs publics qui ont la main, avec les syndicats professionnels, pour que chacun puisse se sentir investi par ce projet et en faire un projet d'intérêt général au niveau national."
Institut Lyfe ou ancien site d'EM Lyon : mais où sera-t-il implanté ?
La création de deux bâtiments serait à l’étude autour de l’institut Lyfe. Peut-être sur ses terrains de tennis. Probablement aussi sur le campus de l’EM Lyon qui doit très bientôt déménager. À Écully, quel que soit le site, tous les espoirs sont permis.
"L'important, c'est d'être à proximité pour trouver les bonnes synergies, le dossier et l'endroit qui permettra à ce projet de voir le jour et de se déployer. On a l'avantage d'être sur un campus, du foncier, il y en a et on trouvera la bonne solution le moment venu", explique le maire LR d'Écully, Sébastien Michel.
Ce futur centre d’entrainement pourrait ressembler au Refuge, niché tout près de l'Institut Lyfe. C'est la structure qui a été utilisée par Davy Tissot, puis par Naïs Pirollet, pour préparer les Bocuse d’Or. Un véritable lieu de vie partagé qui a accueilli la Team France.
"L'idée, c'est de se servir de la maquette du Refuge pour accompagner les équipes de France", explique Davy Tissot. L'enjeu est de taille. "Un Clairefontaine de la gastronomie, ça sert à faire briller notre drapeau, ça sert à former les jeunes générations, ça sert à ne pas être ridicule lorsque l'on est présent sur un concours international où des jeunes arrivent et ne sont pas préparés. Ça sert à la formation, ça sert au rayonnement de notre pays, au rayonnement de la gastronomie française ! Il faut arrêter de se regarder le nombril, il faut aller de l'avant et être dans l'innovation, avancer. Ça sert à tout ça !", explique le Bocuse d'Or 2021.
Paul Marcon, le prochain candidat de la France au Bocuse d'Or, est attendu à l’entrainement au Refuge dans les prochains jours. Pour le futur Clairefontaine de la gastronomie, il faudra encore patienter encore deux ou trois ans.