Complexe religieux de Saint-Pierre-de-Colombier : la reprise de travaux autorisée par la justice administrative

Ce mardi 21 février 2023, le tribunal administratif de Lyon a rejeté la requête en référé de l'association "Pour l'avenir de la vallée de la Bourges". Cette dernière réclamait la suspension de l'autorisation de la reprise des travaux d'un vaste complexe religieux du Saint-Pierre-de-Colombier porté par la Famille Missionnaire de Notre-Dame.

"Aucun des moyens invoqués par l'association requérante n'est en l'état de l'instruction propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté (préfectoral) attaqué", a estimé le tribunal administratif de Lyon, saisi ce lundi 20 février en référé par l'association "Pour l'avenir de la vallée de la Bourges".

Une étude environnementale contestée...

Au coeur des tensions : le chantier de Saint-Pierre-de-Colombier qui a débuté en mai 2019. Une aire de contournement de bus à destination des pèlerins, ainsi qu'une passerelle enjambant la rivière Bourges ont déjà été construites. L'ancienne préfète de l'Ardèche avait cependant suspendus le chantier en octobre 2020, alors que le projet de la congrégation religieuse prévoyait encore la création d'un bâtiment d'accueil et d'une église pouvant recevoir 3 500 personnes.

Fin novembre 2022, rebondissement : le nouveau préfet a levé cet arrêté préfectoral. Les travaux pouvaient donc reprendre. Mais en janvier, les opposants au projet de la congrégation religieuse ont décidé de contrattaquer en réclamant la suspension de cette autorisation de reprise des travaux. Ils ont déposé un référé devant le tribunal administratif de Lyon.

L'association conteste l'étude environnementale sur la base de laquelle la préfecture de l'Ardèche a levé en novembre 2022 la suspension des travaux. Elle a été produite en mai 2022 par le cabinet mandaté par la communauté catholique de la Famille missionnaire de Notre-Dame (FMND).

... les arguments des opposants retoqués

Lors de l'audience lundi devant le tribunal administratif de Lyon, l'association a mis en cause la sincérité de l'étude, estimant qu'elle prenait insuffisamment en compte l'impact de ces travaux sur les espèces protégés et leur habitat. Ce qui, selon elle, aurait dû conduire à une demande de dérogation. Mais le tribunal a rejeté cette hypothèse, qui aurait de facto retardé la reprise des travaux, voire, espérait l'association, les aurait définitivement stoppés.

Le juge administratif a en effet considéré qu'il n'était "pas nécessaire pour le pétitionnaire de solliciter la dérogation", car "les mesures d'évitement et de réduction proposées" de l'impact des travaux "présentent, sous le contrôle de l'administration, des garanties d'effectivité telles qu'elles permettent de diminuer le risque pour les espèces au point qu'il apparaisse comme n'étant pas suffisamment caractérisé".

Lors de l'audience, l'avocate de la FMND a indiqué que les travaux de terrassement ne reprendraient pas avant "septembre-octobre" prochain. Dans un communiqué, la congrégation s'est dite "heureuse de cette décision". "Les travaux actuellement en cours vont donc pouvoir se poursuivre normalement. Ils sont suivis par le bureau d'études qui se porte garant que tout se fait dans le respect de l'environnement", a-t-elle aussi affirmé, soulignant que cette décision bénéficierait également aux "entreprises locales qui travaillent avec compétence".

L'évêque de Viviers a cependant refusé de donner son accord à ce dernier édifice, au nom de "l'aspect démesuré du projet".

Avec AFP

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