Depuis la crise du coronavirus, le Gentle cat enregistre une perte économique très importante. Pour éviter de fermer ses portes définitivement, l’unique bar à chat de Lyon lance un nouveau concept : un "bar à animaux urbains".
"C’est un appel au secours déguisé". Pourtant très inquiet, Jimmy Riot-Perrié n’a rien perdu de sa créativité et de son inventivité. Le co-fondateur du Gentle cat, le très spécial bar à chats de Lyon, vient de lancer un nouveau concept.
Son établissement ne peut pas rouvrir ses portes à cause du coronavirus ? Soit. Il proposera dès ce lundi 11 mai des boissons chaudes à la vente à emporter. Impossible pour sa clientèle de profiter de la compagnie de ses 9 chats ? Aucun problème. Lui, propose un site Internet accessible via smartphone afin que les consommateurs apprennent à mieux connaître les "animaux urbains" de leur quartier.
"On a essayé de proposer quelque chose de nouveau, explique le président de la société. Au lieu de se contenter de faire un appel aux dons, on a décidé d’inciter les gens à venir chez nous avec ce concept. On a référencé tous les endroits du quartier où l’on peut se poser et prendre le temps de découvrir les animaux qui nous entourent. Il y a Joshua le rat, Raymond le pigeon, Gérard le canard…"
Risque de faillite
Derrière la drôlerie, se cache en réalité une entreprise en souffrance depuis deux mois. Ce salon de thé du IIe arrondissement, où les adeptes peuvent caresser des chats, subit de plein fouet la crise du coronavirus. L’établissement est passé de 10 000 à 2500 euros de trésorerie. Chiffre d’affaire : zéro euros depuis mi-mars."On va tenir un mois, c’est tout, se désole Jimmy. Si je suis fermé jusqu‘au 15 juin, je serai endetté de 15 ou 20 000 euros. Je ne sais même pas si je pourrai garder le Gentle cat. Si la banque ne nous accorde pas de crédit d’ici là, on sera en faillite".
Pour réussir à maintenir la rémunération de ses deux employés, le couple de propriétaires a arrêté de se verser un salaire. Les loyers ont été suspendus, mais l’aide des 1500 euros promise par le gouvernement, arrivée tardivement, a servi à payer les charges déjà dues.
"Je dois compter sur l’aide de ma belle-famille pour faire mes courses, raconte Jimmy. Ma mère est caissière. Elle a dû me donner 200 euros pour que je puisse payer mon loyer. Je ne peux même plus mettre d’essence dans ma voiture. J’ai l’impression qu’on m’a demandé de maintenir mon entreprise coûte que coûte, quoi qu’il m’en coûte."
Malgré tout, lui et son mari ont décidé de lancer une cagnotte en ligne pour garder leur établissement. Touchés, les internautes ont soutenu l'initiviative. Près de 8 000 euros ont été collectés, à l’instant où ces lignes sont écrites.