Un psychanalyste lyonnais a lancé, ce samedi 28 mars, avec 21 confrères de toute la France, une forme de cellule d'accompagnement pour les parents en difficulté. Isolés et confrontés au confinement, il craint que des parents ne finissent par "craquer" soudainement avec leurs enfants.
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"A situation exceptionnelle, comportements exceptionnels". Le psychanalyste lyonnais Pascal Blanchard, spécialisé dans le soutien à la petite enfance, craint que des parents, qui peuvent habituellement faire preuve de bienveillance avec leurs enfants, n'en viennent à
"craquer", après plusieurs jours ou semaines de confinement. Avec 21 confrères psychothérapeutes, il lance une forme de "hotline" destinée à les accompagner gratuitement, opérationnelle à partir de ce samedi 28 mars, 20h.
Un mail "je craque"
Aux parents démunis, la bouée de sauvetage est cette adresse mail :
jecraque@lecoledesparents.com. En écrivant à cette adresse, ils obtiendront une aide d'un professionnel pour affronter leur difficulté avec leurs enfants, suite aux défis nouveaux que pose le confinement. Ils seront alors mis en contact avec l'un des psychothérapeutes bénévole de cette cellule, qui prendra le temps de les écouter et de les conseiller par téléphone. Une cellule qui s'adresse à tous les parents, de façon anonyme et gratuite, car même ceux qui adoptent généralement une attitude positive, entrent cette fois dans une situation
"inconnue" qui peut induire des changements de comportements
"eux aussi inconnus", selon le professionnel.
Voici le post de l'association L'école des parents et des pros de la petite enfance, dont le psychiatre est issu. A noter que le mail a changé depuis ce post sur Facebook, il s'agit bien de :
jecraque@lecoledesparents.com
Des parents perdent patience
La gestion permanente des enfants, associées à des contraintes particulières telles que le télé-travail, la fatigue, des irritations diverses, sans disposer des soupapes habituelles, peuvent conduire à des "passages à l'acte", des violences verbales, voire même physiques, insoupçonnées.
"Depuis cette période de confinement, j'ai constaté que des parents se rendaient compte qu'ils n'avaient plus la patience qu'ils avaient habituellement", explique Pascal Blanchard. "
Ce n'est pas systématique, il y a des gens qui parviennent parfaitement à conserver leur altitude positive dans cette situation, et d'autres qui basculent sur des réactions inconnues. On a vite constaté que les demandes des parents évoluaient : d'abord, ils se demandaient "comment je fais", puis ça s'est transformé en "je craque", "j'arrive au bout de ma patience", "je crains que ça ne dégénère". Alors on a décidé de mettre en place cette hotline "SOS je craque" pour les parents qui n'en peuvent plus."
Hausse des violences domestiques
S'il faut se contenter d'une adresse mail, c'est que l'initiative est bénévole et indépendante. Le psychanalyste à l'origine de cette initiative n'exclut pas à plus long terme la création d'une ligne téléphonique spécifique, mais pour l'heure, cela paraît difficile.
"On n'est pas des professionnels de la régulation. On n'est que 22 thérapeutes pour l'instant, et chaque appel nécessitera du temps d'écoute et de conseil." Reste que cette issue s'avérera peut-être salutaire, dans un contexte tendu. Alors que les violences conjugales auraient augmenté de plus de 30% selon le ministère de l'Intérieur, celles subies par les enfants suivent sans doute une hausse similaire.