Un centre de consultation dédié au Covid-19 est prêt à ouvrir ses portes à la salle Raphaël-de-Barros, à Villeurbanne. Objectif : accueillir les personnes potentiellement infectées par le Covid-19, n'ayant ni médecin traitant ni accès à la téléconsultation.
Désengorger les services des urgences et permettre aux médecins des hôpitaux de mieux prendre en charge les cas les plus sévères. Tel est l'objectif de cette initiative de la ville de Villeurbanne : ouvrir un centre de consultation dédié au Covid-19 si l'évolution de la crise sanitaire le nécessitait.
Un entrainement a eu lieu ce vendredi 3 avril 2020 à la salle Raphaël-de-Barros. Là où le centre consultation est désormais prêt à fonctionner.
Coordonné par la ville, ce centre de consultation dédié Covid-19 pourrait notamment accueillir les personnes qui n’ont ni médecin traitant ni accès à la téléconsultation. La prise en charge de ces malades potentiels du coronavirus, ne présentant pas de signe de gravité (toux, fièvre ou sensation de fièvre, maux de tête…) sera assurée grâce à la collaboration de médecins généralistes libéraux, de médecins remplaçants volontaires, du Médipôle et de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Rhône.
Difficultés pour assurer la protection et la rémunération des médecins volontaires ?
La ville de Villeurbanne envisageait d'ouvrir ce centre de consultation dédié dès le 6 avril. Sauf que les modalités de fonctionnement n'ont pas été toutes validées par l'Agence Régionale de Santé. Le maire, Jean-Paul Bret, avait d'ailleurs envoyé un courrier, en date du 30 mars, à l'Agence Régionale de Santé afin de "solliciter un accompagnement matériel du centre de consultation dédié, et un accord sur les modalités de rémunération des médecinsVendredi 3 avril, le collectif de médecins volontaires associé au projet, a estimé via un communiqué, que l'ARS refuserait de discuter des moyens de protection pour les soignants. Et "se renverrait la balle avec la CPAM pour ce qui est de la rémuménation".
Réponse de l'Agence Régionale de Santé dans un autre communiqué, datant du lendemain. Jugeant les propos du collectif "inexacts et diffamatoires", l'ARS précise que "près de 90 centres dédiés à la prise en charge du Covid-19 se sont constitués dans le cadre précis d'un cahier des charges dans les 12 départements de la région. L’ARS et la CPAM ne souhaitent pas accorder de dérogation au collectif de médecins de Villeurbanne alors même que tous les autres professionnels de ville qui s’impliquent dans ces organisations le font dans le cadre des modalités partagées avec leurs représentants".
Quelles sont les aides prévues ?
Selon l'ARS, "les centres dédiés organisés dans des locaux mis à disposition gratuitement notamment par les communes, bénéficient d’un forfait de 20 000 € permettant de couvrir l’hygiène et l’entretien des locaux, du temps d’accueil et de secrétariat et des équipements (PC, téléphones, tables d’examens)".
Concernant le matériel de protection, la mise à disposition de masques destinés aux professionnels de santé de ville se fait par le biais des pharmacies de villes qui reçoivent, chaque semaine, une dotation nationale décidée par l’agence nationale Santé publique France. Par ailleurs, un stock de 260 000 masques FFP2 était en cours de distribution depuis sa réception le 2 avril, par les Conseils départementaux de l’Ordre des médecins, sur toute la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour ce qui est de la rémunération des médecins remplaçants, la CPAM du Rhône confirme que ceux de Villeurbanne, "rémunérés à l’acte dans le cadre leur exercice libéral, le seront de la même manière dans le cadre des consultations dédiées au COVID-19", et ce "par souci d’équité vis-à-vis de tous les professionnels de la région, afin de rester aligné sur les dispositions établies par l’Assurance maladie".
La CPAM a proposé aux médecins concernés un paiement à l’acte remboursé à 100 % en tiers payant, un envoi totalement dématérialisé des pièces. "Des modalités qui fonctionnent actuellement de manière satisfaisante avec 11 autres structures de ce type dans le département du Rhône".