Coronavirus Covid-19. A Lyon, la fête des Lumières 2020 sera assurée par les seuls lumignons aux fenêtres

La fête des lumières 2020 est annulée à cause du coronavirus, mais le maire de Lyon Grégory Doucet lance un appel aux habitants pour une mobilisation collective. Le 8 décembre prochain, ce sont les habitants qui seront seuls pour illuminer la ville avec les lumignons traditionnels.

Des lumignons pour seul spectacle: à défaut de Fête des Lumières 2020, le maire de Lyon Grégory Doucet lance un appel et espère voir des bougies et des lumignons traditionnels à toutes les fenêtres le soir du 8 décembre, pour que l'évènement prenne la forme d'une communion et rende hommage aux soignants. 

"On retrouvera un très bel esprit de la fête des Lumières"

Grégory Doucet, Maire (EELV) de Lyon : "La Fête des Lumières telle qu'on la connaît depuis plusieurs années n'aura pas lieu. J'invite pour autant les lyonnaises et les lyonnais à mettre en lumière leur ville, et en particulier leurs fenêtres, de manière à ce que l'on puisse avoir quand-même une célébration le 8 décembre au soir. Si chacun joue le jeu, on retrouvera un très bel esprit de la fête des Lumières. La magie, on pourra la constater justement, en regardant dehors et en voyant toute la ville illuminée."

L'opération Les Lumignons du coeur est maintenue en parrallèle avec l'association Les Petits Frères des Pauvres. Plusieurs points de vente seront accessibles dans les semaines qui précèdent le 8  décembre. Une grande fresque avec 20.000 lumignons, dans un lieu encore tenu secret pour le moment, doit être organisée, sous le signe du remerciement au personnel hospitalier. Enfin des "e-lumignons", c'est-à-dire des petites bougies électroniques, seront proposés cette année également sur un site internet dédié, vendus au même prix que les lumignons physiques.

Une "mise en lumière", bien physique, est prévue le 8 décembre au soir, depuis le Palais de Justice jusqu'à la Basilique de Fourvière. Ce seront des "illuminations qui ressembleront à ce que nous avons pu connaître" pour Grégory Doucet. "C'est le seul lieu que nous allons maintenir dans l'esprit d'une fête des lumières traditionelle."

Le maire de Lyon souhaite que cette soirée "soit dédiée à toutes celles et tous ceux qui sont mobilisés depuis la 1e vague. Les soignants, les services sociaux, tous les agents de la ville, tous ceux qui se mobilisent au quotidien pour faire en sorte que notre vie continue et pour faire en sorte de sauver des vies."

Le 8 décembre, la ville protégée de la peste

La Fête des Lumières s'appuie au départ, sur la fête religieuse dite fête de l'Immaculée Conception, ou encore fête de la Vierge Marie, et remonte au 17 et 19e siècles. La manifestation populaire est devenue le grand événement médiatique et international en 1989, initié par le maire de Lyon de l'époque Michel Noir.

Les historiens locaux nous précisent que la ville de Lyon vénère la Vierge Marie depuis le Moyen-Âge, et s'est mise sous sa protection en 1643, année où le sud de la France était touché par la peste : les échevins de Lyon, le prévôt des marchands et les notables firent alors vœu de rendre hommage chaque année à la Vierge si l'épidémie de peste cessait. Comme l'épidémie cessa, le peuple tint sa promesse et rendit hommage à la Vierge chaque année.

En 1852, la date du 8 décembre, jour de la fête de l'Immaculée Conception, fut choisi pour inaugurer une statue de la Sainte-Vierge posée sur le clocher de l'ancienne chapelle de Fourvière. 

Le jour prévu de l'inauguration, tout est en place pour les festivités. La statue doit être illuminée par des feux de Bengale, des feux d'artifice depuis le haut de la colline et des fanfares. Les notables catholiques lyonnais proposent d'illuminer les façades de leurs maisons comme cela se fait traditionnellement pour les grands événements (entrées royales, victoires militaires...).

Mais au matin, un violent orage s'abat sur Lyon. Le maître des cérémonies décide aussitôt de tout annuler et de reporter les réjouissances nocturnes au dimanche suivant. Mais finalement le ciel se dégage, et la population lyonnaise qui avait tant attendu cette cérémonie, d'un geste spontané, illumine ses fenêtres, descend dans les rues et quelques feux de Bengale allumés à la hâte éclairent la statue et la chapelle de Notre-Dame-de-Fourvière (la basilique n'existe pas encore). Les Lyonnais chantent des cantiques et crient « Vive Marie ! » jusque tard dans la nuit.

"C'était un mouvement spontané"

Aujourd'hui, la nouvelle municipalité EELV cherche à sauvegarder cet esprit très particulier, même si les responsables évitent soigneusement toute référence religieuse dans leurs réponses. Victoire Goust, adjointe au maire chargée des Grands Evènements et du Tourisme Responsable: "Aujourd'hui, la situation sanitaire ressemble un peu à ce qui s'est passé en 1852. C'était un mouvement spontané des Lyonnais qui ont décidé de mettre un lumignon sur leur fenêtre en signe d'espoir et de solidarité. On a estimé que cette symbolique était tout à fait pertinente et que c'était fédérateur."
 




 
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