Johanna, Emilienne et Mariem sont étudiantes à Lyon. Elles résident en cité U et ont choisi d'y rester pendant le confinement. Seules dans 10 m2, la solitude leur pèse alors elles ont trouvé des solutions pour se sentir moins isolées.
Ils sont jeunes, souvent isolés, et ont décidé de rester malgré le confinement dans des espaces extrêmement exigus. Le CROUS de Lyon héberge habituellement 9500 étudiants, 3300 sont encore présents, répartis sur les 41 résidences de la métropole de Lyon et de Saint-Étienne. Certains ont été pris de court suite aux annonces du gouvernement, d’autres n’ont pas eu le choix.
Témoignage de trois étudiantes qui doivent s’adapter à un confinement particulier...
« Heureusement, il y des espaces verts...»
Johanna, 22 ans, est en Master 1 des sciences de l’enseignement. Elle a fait le choix de rester dans sa chambre de 10 m² dans le 5e arrondissement de Lyon pour des raisons personnelles : «Je n’avais pas envie de me retrouver confinée en famille»... «Ici, ça va... J’alterne boulot et détente comme par exemple regarder des séries, lire ou jouer en ligne. On évite les parties communes, mais dans la résidence il y a des espaces verts on peut en profiter par beau temps»...« A 11h, c’est yoga »
Pour Émilienne, 20 ans, l’annonce du confinement l’a amenée à se poser la question du retour auprès de sa mère à la Réunion... « Je ne me voyais pas devoir organiser un retour sur cette distance, d’autant que là-bas aussi le virus circule»... «et puis mon petit ami est, lui aussi, est resté... du coup on se retrouve de temps en temps mais à bonne distance. Je suis au septième étage, lui au sixième. On a créé un planning d’activité. Dimanche, par exemple, c’est yoga à 11h00 !! »... dans sa résidence du septième arrondissement de Lyon, Émilienne croise quelques voisins. Ils ont créé un groupe Facebook pour garder le contact. Elle occupe un studio avec sanitaires et petit coin de cuisine... presque un privilège !« On fait du sport dans le couloir »
Quant à Mariem, 24 ans, elle se contente de ses 10 m2... Elle est en service civique pour le CROUS justement. Elle, qui était habituée à faire des activités avec les autres étudiants, reconnaît que la situation n’est pas facile...«Le matin on se retrouve à 11h pour faire du sport dans le couloir, en respectant les distances nécessaires... on travaille les abdos, on fait des pompes, un peu de gym…»
Pourquoi être restée ? «Une partie de ma famille est en Tunisie. Quand le confinement a été décrété, le pays était lui aussi touché par l’épidémie… j’ai bien de la famille en France, mais entre ma grand-mère que je souhaite préserver et une sœur médecin à Strasbourg j’ai préféré rester à Lyon...»
Une aide d’urgence de 10 millions d’euros...
Le CROUS de Lyon a laissé ouvert ses 41 résidences, les cuisines communes, les laveries et sanitaires restent accessibles en respectant les gestes barrières.L’accueil physique au bâtiment administratif est fermé, mais les services sociaux restent ouverts par téléphone ou par mail.
Le ministère de l’enseignement supérieur vient d’annoncer le déblocage de 10 millions d’euros supplémentaires dédiés aux aides spécifiques d’urgence attribuées pour les CROUS.
Une cellule psychologique est en place. Il est possible de prendre rendez-vous via une adresse mail.