Les boîtes de nuit pourraient bien ne pas revoir le jour, en tout cas, pas avant avril 2021. Rien n'a encore été acté mais les acteurs de la profession se montrent pessimistes comme Thierry Fontaine président de l'UMIH, le principal syndicat des établissements de nuit à Lyon.

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Six mois que les boîtes de nuit n'ont pas pu rouvrir. Sans se prononcer sur une date de reprise, le gouvernement a suggéré d'étendre l'ordonnance permettant la fermeture des établissements nocturnes, dont les discothèques font partie. Cette extension serait valable au moins jusqu'à avril prochain. Plus qu'un coup dur, c'est un coup quasi mortel pour les entreprises et salariés du monde de la nuit. 

Les discothèques sont dans le noir 

"Nous n'avons aucune date de reprise et que du mépris de la part du gouvernement" assène Thierry Fontaine, président de l'UMIH Lyon, principal syndicat des établissements de nuit, sur le plateau du journal de midi de France 3 Rhône Alpes ce 10 septembre. Le syndicaliste ne décolère pas contre l'Etat qui ne fait "que des promesses" sans rien concrétiser pour sauver ce pan de l'économie française. 

Pour permettre aux boîtes de nuit de survivre à ce manque d’activité, l’Etat avait toutefois annoncé en juillet vouloir octroyer une aide financière. Les loyers, factures d’eau et électricité des clubs et discothèques seraient ainsi pris en charge à hauteur de 15 000 euros maximum. "Mais ce n'est à nouveau qu'une promesse pour l'instant", souffle T. Fontaine. Les salariés ont pu obtenir dans certains cas un chômage partiel, "dont 15% reste à charge de l'entreprise", rappelle le patron de l'UMIH. Sans compter les patrons des établissements qui eux n'ont touché aucun revenu depuis le 14 mars dernier. 

Le risque ? La fermeture simple et définitive des établissements. A l'heure actuelle, 92 discothèques ont déposé le bilan sur les 1006 présentes en France. Et jusqu'à 300 d'entre elles pourraient le faire d'ici la fin de l'année estime Thierry Fontaine. 

"Personne ne se soucie de nous"

Dans le monde de la fête, les boîtes de nuit ne sont pas seules. D'autres entreprises gravitent dans l'écosystème et se voient tout aussi affectées par l'absence d'activité. C'est le cas de l'entreprise IMTB à Dagneux, située à la frontière entre le Rhône et l'Ain. Depuis trente ans, la structure d'une quinzaine de salariés met en place des systèmes de gestion électronique de boissons (GEB), comme des doseurs d’alcool électronique, de la bière en libre-service, le tout relié à la caisse enregistreuse des établissements. Autrement dit, un marché de niche très focalisé sur la vie nocturne et qui subit de plein fouet la crise actuelle. 

Térence Gil, directeur communication et qualité de l'entreprise depuis quatre ans est excédé. "Nous ne sommes représentés nulle part. Nous ne faisons pas partie de l'UMIH et par conséquent, nous n'avons aucun poids dans les négotiations et ce depuis le début", peste le jeune homme. Surtout, l'absence de perspective et d'espoir de reprise fait envisager le pire. Tout comme leurs discothèques clientes, le risque pour IMTB est de mettre la clé sous la porte. "Si la situation ne s'améliore pas rapidement, dans un premier temps nous risquons de licencier", regrette le directeur. 

 

Des propositions sans réponses

Comment imaginer pouvoir refouler une piste de danse ? Quel protocole sanitaire possible ? "Nous avons travaillé avec le ministère de la Santé et proposé un protocole", assure Thierry Fontaine. Parmi les mesures suggérées : plus de piste de danse mais des carrés de cinq à dix personnes maximum pour danser uniquement dans ce périmètre; les gestes barrière et masques mais aussi une application mobile de traçage spécifique aux boîtes de nuit. Le système permettrait de contacter les clients en cas de personnes infectées au COVID après avoir fréquenté l'établissement. Ce protocole reste lettre morte.


 
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