Newsletters, propositions de films en VOD, quizz, etc. Pendant le confinement, les salles art-et-essai de la région rivalisent d’ingéniosité pour maintenir le lien avec leur public. Créer l’envie de retourner au cinéma une fois la crise passée : une question de survie.
La VOD au secours des cinémas de quartier
Coût de la séance : entre 1,99€ et 5,99€ selon la date de sortie du film. 20% de la location est ensuite reversée à la salle. Les films changent tous les dimanches. « Le but de cette opération n’est pas de colmater un manque à gagner mais de maintenir le lien avec notre public. Dès le début, on a senti un réel enthousiasme. Nos clients sont sensibles au fait de pouvoir nous soutenir dans cette période compliquée. C’est un geste militant de nos spectateurs qui au lieu d’aller sur Netflix ou Amazon Prime choisissent de donner un coup de main à leur cinéma de quartier. »Dans la région, plusieurs cinémas indépendants ont choisi de rejoindre « La Toile ». C’est le cas du Ciné Galore à Saint-Vallier (Drôme), le Navire à Valence (Drôme), du Ciné Mourguet à Sainte-Foy-lès-Lyon (Métropole de Lyon) ou l’Etoile Palace à Vichy (Allier). Liste complète : ici.
« Faire en sorte qu’on ne nous oublie pas »
Le cinéma Le Méliès de Saint-Etienne est également sur « la Toile ». Pour son directeur Paul-Marie Claret, tous les moyens sont bons pour exister : « Il faut rappeler aux gens que notre cinéma existe ! Alors chaque jour, on poste sur les réseaux sociaux des images de notre salle ou d’un film qu’on leur recommande. On fait même une Battle cinéma à laquelle participe près d’un millier de personnes. L’idée est de maintenir notre communauté de cinéphiles en éveil pour qu’à la réouverture du cinéma il y ait une vraie envie de nous retrouver ».Car derrière toutes ces initiatives pour maintenir le lien avec leur public, les salles indépendantes sont inquiètes. La plupart d’entre elles ne sont pas subventionnées et vivent essentiellement de leurs entrées. Au delà du « trou » que peuvent représenter plusieurs semaines d’inactivités, tous craignent une réouverture difficile.
Des réouvertures qui s’annoncent compliquées
Ronan Frémondière, directeur programmateur du Comoedia à Lyon se questionne : les gens vont-ils avoir envie de s'enfermer dans une salle de cinéma après plusieurs semaines de confinement ? "Une inconnue d’autant plus grande que la période du mois de juin est historiquement pour nous l’une des plus calmes de l’année", redoute-t-il.Pour Paul-Marie Claret, du Méliès à Saint-Etienne : « les cinémas vont faire partie des plus touchés à la reprise. Il n’y aura pas l’aura que le Festival de Cannes peut conférer à certains films d’auteur. De nombreuses sorties de films porteurs ont été repoussées à la rentrée de septembre."
Les exploitants de salles pourront toujours se rassurer en lisant l'enquête réalisée fin mars par Vertigo Research. À la question "quels sont les loisirs que vous avez le plus envie de pratiquer dès la fin du confinement ?", un français sur deux a répondu "voir un film au cinéma". Une nouvelle plutôt encourageante !