Pour ceux que le confinement a privé de séances de cinéma, le festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) organise des séances en live pour adultes et enfants du 2 au 25 avril. De vraies séances à heure fixe pour s’échapper un peu du quotidien du Coronavirus COVID 19.
Lorsque l’on a quitté le 42ème festival international du Court Métrage de Clermont-Ferrand le 8 février dernier, le coronavirus COVID 19 nous semblait encore bien lointain et on n’imaginait pas à quel point il viendrait troubler notre vie quotidienne. Cinq semaines plus tard les mesures de précaution et le confinement ont conduit à la fermeture des cinémas. Le festival, c’est le temps fort de l’association Sauve qui peut le court métrage qui l’organise chaque année au cœur de l’hiver clermontois, mais l’activité se poursuit, d’une part pour préparer l’édition suivante et mettre en place le marché mondial du film court, et d’autre part proposer des animations et rendez-vous tout au long de l’année. C’est donc une équipe d’une vingtaine de personnes qui s’est retrouvée soumise au régime du télétravail.
"On se réunit chaque jour de la semaine par visioconférence pour maintenir l’élan du collectif, et c’est au cours de ces réunions qu’on a travaillé cette proposition. Certes d’autres festivals ont déjà mis des films en ligne depuis quelques semaines, mais nous voulions donner de la cohérence, faire une vraie séance de cinéma" explique Laura Thomasset, attachée de presse. "Même si c’est juste un programme de 6 films par semaine, on a envie que notre choix soit collectif avec une vraie cohérence de sélection".
Baptisée Intérieur Court l’opération propose deux rendez-vous hebdomadaires : les jeudis et dimanches à 18 heures pour les séances adultes, les mercredis et samedis à 16 heures pour les enfants. "A heure fixe et pas seulement des visios car on a eu envie de retranscrire le rituel de la séance de cinéma, c’est important pendant cette période de confinement, notamment pour les enfants".
Chaque séance développe un thème : la première s’intitulait Entre nous, et toi ? un clin d’œil pour vivre le confinement autrement, la seconde Courts sur patte explore ce qu’ont à nous dire nos amies les bêtes, la troisième est consacrée à 4 courts métrages remarqués et remarquables devenus longs dont Les Misérables de Ladj Ly, film court de 16 minutes, prix Canal + national en 2017 et qui a recueilli 4 Césars le 28 février 2020 dont celui du meilleur film pour sa version longue. Enfin la séance des 23 et 26 avril a été baptisée : Un peu de légèreté, rions un peu en attendant la sortie !
Une salle de cinéma virtuelle
Techniquement, c’est l’application Twitch qui sert de support. D’ordinaire elle permet à des joueurs en ligne de partager des parties et de discuter entre eux. Pas d’inscription à effectuer, il suffit de suivre les liens sur le site du Court Métrage."Le côté salle virtuelle plait beaucoup aux participants" raconte Bertrand Rouchit, coordinateur du pôle animation jeune public. "On a eu sur les deux premières séances un public assez international, on les a retrouvés comme ils sont lors des projections-débats pendant le festival, il y a un vrai partage grâce au tchat que l’on organise en parallèle car des membres de l’équipe accompagnent la séquence pour animer les discussions et répondre aux éventuelles questions, rajouter des liens vers le portrait du réalisateur par exemple".
Des séances jeune public et un concours
"Pour l’instant on part sur 3 séances pour les enfants, à 16 heures (le temps du goûter) les mercredis et samedis" poursuit Bertrand Rouchit. "La première, celle des 8 et 11 avril est consacrée aux productions du studio Folimage de Valence dans la Drôme, on a choisi des films accessibles à tous dès 3 ans, poétiques, qui parlent du vivre ensemble et qui présentent des techniques d’animation différentes : du dessin, de l’animation assistée par ordinateur ou du papier plié notamment".Pour prolonger, Sauve qui peut le court métrage lance un concours de films d’animation les P'tits réals , "dans la suite des petits ateliers que l’on organise depuis 2 ans pendant le festival. On propose aux enfants réaliser un film en stop motion, la technique de création image par image avec un smartphone ou une tablette. Il y aura 3 catégories : maternelles, classes élémentaires et collèges, quelques prix pour les films remarqués et le meilleur sera diffusé pendant la séance enfants en 2021 devant 1400 spectateurs, une audience qui fait rêver bien des réalisateurs".
"C’est l’occasion de s’évader par la pensée en restant chez soi avec son propre univers : ses doudous, des jouets, des dessins… Au rythme de 8 à 12 images par seconde, ça peut vite devenir un vrai projet collaboratif pour toute la famille !" rajoute Bertrand Rouchit.