Un déconfinement progressif pour permettre la relance de l'économie: le Premier ministre Edouard Philippe a présenté ce mardi 28 avril un plan de déconfinement partiel à partir du 11 mai. Quelles mesures pour les enfants? Comment réagissent les parents d'élèves...
Alors que l'épidémie de Coronavirus sévit toujours, ce mardi 28 avril après-midi, le chef du gouvernement a présenté devant l’Assemblée nationale son plan pour faire redémarrer le pays. Une stratégie de déconfinement qui va débuter par une première phase : du 11 mai à début juin. Quelques grands principes de déconfinement étaient déjà connus, comme le retour des élèves à l'école sur la base du volontariat.
Concernant les enfants, les parents pourront, s'ils le souhaitent, renvoyer leurs petits en crèches (par groupes de dix maximum) et les enfants en maternelle et à l'école primaire dès le 11 mai. Le Premier ministre a évoqué " une réouverture très progressive des maternelles et de l’école élémentaire à compter du 11 mai, partout sur le territoire, et sur la base du volontariat".
Mais ce n'est qu'à partir du 18 mai, dans les départements peu infectés, que la réouverture des collèges sera envisagée, en commençant par les 6e et 5e. La suite ne pourra être considérée que fin mai notamment pour les lycées.
Des annonces dans les grandes lignes qui traduisent "la difficulté dans laquelle se trouve le gouvernement et le ministère de l'éduction pour organiser le retour à l'école," a expliqué Gérard Pommier, Président National de la Fédération PEEP, association de parents d'élèves. Pour ce dernier, un certain nombre de mesures étaient déjà connues notamment concernant la reprise de l'école au volontariat. Pour Gérard Pommier, le retour à l'école s'annonce compliqué pour les parents d'élèves : "à la PEEP, on comprend ceux qui veulent ce retour à l'école et ceux qui sont inquiets, mais l'inquiétude ne doit pas empêcher de trouver des solutions", et il ne manque pas de rappeler que l'important c'est avant tout le maintien du "lien entre les enfants et l'école".
Ouvrira, ouvrira pas ? Encore trop de zones d'ombre et de questions dans l'académie de Lyon
Pour Olivier Toutain, président de l'union académique de la PEEP (Rhône, Loire et Ain), les annonces du Premier Ministre ont réservé quelques surprises à commencer par la reprise des lycéens qui n'est pas attendue avant le 2 juin. Un retour au lycée différé, le représentant des parents d'élèves n'en comprend pas la raison: "écoles, collèges et lycées, le niveau de gestion n'est pourtant pas le même ..."
Olivier Toutain s'interroge notamment sur "la priorité donnée aux plus jeunes du retour à l'école". Quid des jeunes qui sont aujourd'hui "éloignés de l'école", ceux qui ont décroché volontairement, soit pour des raisons économiques, soit parce qu'ils n'ont pas accès aux moyens numériques ?
En outre, il constate que des aspects purement pratiques n'ont pas été abordés. Seules les grandes lignes ou des consignes sanitaires strictes comme le port du masque ont été évoquées mais "rien sur les cantines ou les transports scolaires", souligne-t-il. Quid de l'orientation dans ParcourSup ? Quid du périscolaire ? Il s'interroge aussi sur la situation des apprentis : "ils ne sont toujours pas cités. On les ignore superbement!"
Du côté de la FCPE, autre association de parents d'élèves, c'est aussi le même sentiment : trop nombreuses questions sans réponses qui persistent à l'issue de cette intervention du Premier Ministre devant les Parlementaires.
Pour Catherine Limousin, présidente de la FCPE 42, la surprise était également à l'ordre du jour : "On a été surpris de l'annonce d'un retour à l'école pour les petits à partir du 11 mai." Et à propos de la présentation d'Edouard Philippe : "il y a beaucoup de flou. De grandes inquiétudes et toujours autant de questions." Des interrogations qui tournent aussi autour d'aspects sanitaires très concrets comme la fourniture de masque ou de gel en quantité suffisante par exemple ou encore la présence d'un personnel suffisant. "Certaines mesures sanitaires fonctionnent sur le papier mais seront difficiles à mettre en pratique, surtout avec les plus petits ou les enfants qui ont besoin d'une AVS," note Catherine Limousin.
Conséquence de ce flou ministériel : une tendance relevée auprès des parents adhérents de l'association: "certains ne cachent pas leurs inquiétudes et ont déjà fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas envoyer leurs enfants à l'école, notamment pour des raisons sanitaires," rapporte-t-elle. Plus d'aspects négatifs, selon eux, que de bénéfices de ce retour en classes pour leurs enfants.
A la PEEP, Olivier Toutain ne cache ses doutes sur la reprise des cours au mois de mai dans les différents établissements de l'académie de Lyon. La situation sanitaire dans le département du Rhône (et dans une moindre mesure dans la Loire et l'Ain) pourrait compromettre la réouverture des écoles, selon lui : "le directeur général de la Santé rappelle chaque soir que la région Auvergne Rhône-Alpes fait partie des régions les plus touchées avec la région parisienne et le Grand Est".