Le Préfet du Rhône Pascal Mailhos était notre invité dans le JT de 19h mardi 02 mars. Face aux images des quais de Saône bondés dimanche dernier, il n'exclut pas de fermer ces lieux publics pour lutter contre l'épidémie de coronavirus : "Je n'exclus pas de le faire".
Les départements du Rhône et de la Drôme sont sous "surveillance renforcée" depuis le dernier discours du Premier ministre Jean Castex le 25 février, à cause de plusieurs "indicateurs défavorables" de l'épidémie de coronavirus. Le préfet du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes Pascal Mailhos était notre invité du JT de 19h mardi 2 mars, interrogé par Lise Rigier.
Pas de scoop sur un éventuel confinement le week-end: le préfet n'a pas annoncé quel sera le sort du département à partir de vendredi prochain. Comme nous l'annoncions déjà il y a quelques jours, les concertations avec les élus continuent: "Pour le moment c'est le temps de la concertation, avec les élus, les parlementaires, le monde économique, pour partager et regarder avec eux quelles sont les mesures qui pourraient être mises en oeuvre. Mais vous l'aurez compris, la plupart des mesures seront prises par le gouvernement."
Le préfet annonce suivre de très près le taux d'incidence: "Il est proche de 250, 232 exactement au 02 mars, proche du seuil d'alerte." Autre point de vigilance essentiel: "Nous sommes à plus de 50% de variant (anglais), et ça c'est préoccupant parce que avec les connaissances que nous avons, le taux de reproductibilité est fort, et donc on pourrait avoir dans les jours ou semaines qui viennent, beaucoup de reproduction."
Fermer les quais de Saône: "Je n'exclus pas de le faire"
Dimanche dernier les quais de Saône à Lyon étaient sur-fréquentés à l'occasion d'une très belle journée ensolleillée. A Paris comme à Toulouse les quais ont été évacués par la police, pas à Lyon.
Pour le préfet, "Il faut d'abord remercier tous ceux qui respectent les règles. Je prends en compte que les quais sont pris d'assaut pendant l'été. Moi je préfère que nous analysions la situation, y compris avec les élus, que nous puissions donner un certain nombre de conseils de vigilance et de précaution plutôt que de décider tout seul que nous fermons les quais. Il y a des relâchements, mais ils ne justifient pas qu'avant même la concertation, je décide unilatéralement de prendre des mesures que je n'avais pas annoncées. Mais je n'exclus pas de le faire si besoin était, en fonction des décisions du gouvernement, vraisemblablement jeudi, à partir de week-end prochain."
"Il ne m'a pas encore répondu"
Interrogé sur la décision de la mairie de Lyon de ne proposer que des menus sans viande dans les cantines des écoles, pour des raisons sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19, le Préfet a précisé qu'il avait demandé des explications à Grégory Doucet: "J'ai demandé au maire (de Lyon) de m'indiquer les conditions dans lesquelles il avait pris cette décision, au regard d'un arrêté de 2011 qui prévoit l'équilibre en terme de protéines dans les menus, si ces conditions sont pérennes. Et c'est au vu des réponses que me fera le maire que j'arrêterai la décision. Il ne m'a pas encore répondu. Je ne fais jamais de déféré sans avoir demandé des explications préalables."