Le syndicat de médecins généralistes MG France a réclamé le 3 janvier "le démarrage sans délai" de la vaccination contre la Covid. En Auvergne Rhône-Alpes, la vice-présidente du syndicat pointe du doigt un sévère manque de clarté et d'information concernant la stratégie vaccinale.
La vaccination contre le Covid a débuté la semaine dernière en France. Les injections aux personnels soignants de plus de 50 ans devaient débuter ce 4 janvier 2021. Mais à ce jour, on compte seulement quelques centaines de personnes ayant bénéficié d'une première dose de vaccin. Une vaccination au compte-goutte qui fait polémique. Pourquoi une telle lenteur? Explications du côté du syndicat de médecins généralistes MG France.
Absence d'information... et de doses de vaccin
Pour le Docteur Florence Lapica, médecin généraliste dans le 8e arrondissement de Lyon et vice-présidente du syndicat MG France en Auvergne Rhône-Alpes, "tout est très compliqué, on demande surtout de la clarté et de l'information". Et d'ajouter, "on a aucune information, on ne sait pas comment vont arriver les doses de vaccin auprès de nous. On n'a aucune information, aussi bien pour la vaccination des patients, que pour la vaccination des professionnels de santé, " explique ce médecin lyonnais.
Quid des vaccinations en Ehpad, à l'hôpital ou en cabinet médical ? Pour cette professionnelle de santé, point de doses de vaccins ce lundi matin alors que "le gouvernement annonce depuis une semaine que les vaccins sont disponibles" (...) "Et nous n'avons pas d'informations sur les approvisionnements," ajoute-t-elle. "On ne peut pas commencer à vacciner dès ce matin, 4 janvier, ce n'est pas possible !" a-t-elle déploré après un déplacement en Ehpad dans la matinée. Pas de vaccination non plus pour les professionnels de santé de plus de 50 ans, selon la vice-présidente régionale.
Un flou souligné par le syndicat MG France dans un communiqué dés le 3 janvier : "aucun médecin généraliste ne dispose à ce jour des doses nécessaires pour vacciner, ni du lieu ou du calendrier de délivrance des vaccins".
La vice-présidente régionale du syndicat des médecins généralistes pointe notamment du doigt une stratégie vaccinale "déconnectée de la réalité", des décisions "prises depuis Paris" et des "annonces gouvernementales trop rapides", "des annonces qui ne sont pas applicables aujourd'hui !". Autre point de crispation : le manque de "co-organisation" avec le terrain. "Nous n'avons pas été mêlés à la campagne de vaccination !" affirme-t-elle.
Vacciner les professionnels de santé libéraux en Ehpad
Le syndicat de médecin libéraux MG France demande "que les médecins généralistes et les professionnels libéraux de proximité bénéficient d'une vaccination dans l'Ehpad le plus proche de leur lieu d'exercice".
Le syndicat sollicite à cette fin "la mise à disposition rapide des doses nécessaires aux médecins libéraux pour qu'ils puissent remplir leur mission dans les Ehpad, se faire vacciner à cette occasion et ainsi donner l'exemple d'un processus de vaccination bien conduit". Pour MG France, "la médecine libérale doit avoir la possibilité de donner l’exemple."
Pour le docteur Florence Lapica, la vaccination des professionnels de santé dans les CHU ne peut pas fonctionner. "Il y a un meilleur maillage avec les Ehpad," explique-t-elle. Mais surtout moins de risque de perte de produits, de perte de temps et davantage d'efficacité.