La Koré est la star du département des "Antiquités" du MBA de Lyon. La statue de marbre vieille de 2600 ans était autrefois polychrome. Une découverte que l'on doit à la recherche scientifique, aux nouvelles technologies. D'infimes et fragiles pigments ont été retrouvés sur cette antiquité.

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Le reportage ci-dessous

Edition locale du Grand Lyon - 31/12/15 ©France 3 RA

Une mystérieuse statue

On ne sait alors pas grand chose du passé de la statue avant le début du XVIIIe siècle. On pensait qu'elle avait été découverte dans la Cité Phocéenne. Elle appartenait à l'époque à un collectionneur de Marseille.  La sculpture a probablement été vendue à sa mort - peut-être à un autre collectionneur marseillais. Sa trace a été perdue jusqu'en 1773, date à laquelle une reproduction de l'oeuvre est apparue dans une publication. Elle a longtemps été considérée comme une statue de la déesse grecque Minerve tenant une chouette, son principal attribut. On a également pensé qu'il s'agissait d'une représentation de la déesse Isis à cause de sa coiffe de style égyptien. 

Le musée de Lyon en fait l'acquisition vers 1810

La statue a continué pendant longtemps à susciter l'intérêt des historiens de l'Antiquité. Certains pensaient qu'il s'agissait d'une "Isis gauloise". Plus tard, d'autres ont pensé à une Vénus. Il a fallu attendre le début du XXe siècle pour que l'erreur du lieu de la découverte soit reconnue. Par la suite, l'identification à Vénus a également été remise en cause. Cette statue de déesse antique était plus que jamais un mystère. 

En 1935, c'est un archéologue anglais, rédigeant le catalogue des sculptures archaïques du musée de l'Acropole à Athènes, qui a fait le rapprochement entre la statue de Lyon et un fragment de jambe mis au jour à la fin du XIXe siècle, (n° Acr. 269). Le mystère était enfin levé : la statue enfin identifiée comme une koré archaïque de l'Acropole d'Athènes. Aujourd'hui, les techniques modernes ont permis de constater que la Koré était recouverte de pigments colorés, de diverses teintes (ci-dessous une simulation ....)

Une exposition pour retrouver les couleurs du passé

L’exposition retrace l’enquête scientifique menée, à Lyon et à Athènes (où sont conservés d'autres fragments du corps), pour retrouver la traces des pigments des couleurs - bleu d'azurite, rouges de cinabre et d'hématite, ocre jaune, blanc de plomb - , qui recouvraient ce marbre blanc, il y a 2600 ans. Les recherches ont été conduites par le Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF), en collaboration avec le Courtauld Institute of Art de Londres. Elles sont présentées au public sous la forme de documentaires vidéo dans la salle de la Koré. "Regard sur une œuvre. Les couleurs de la Koré" : l'exposition est à voir jusqu'au 29 février 2016

 

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