Digues à réparer pour éviter des crues du Rhône autour de Lyon

La Métropole de Lyon va entreprendre de gros travaux sur le système d'endiguement du Rhône à l'est de Lyon. Une étude de dangers de 2021 révèle que le niveau de protection contre les inondations n'est plus suffisant pour les communes de Villeurbanne, Décines et Vaulx en Velin.

Que se passerait-il si une crue centennale ou bi-centennale du Rhône survenait dans le secteur Villeurbanne Saint Jean et Vaulx-en-Velin?

La Métropole de Lyon, en charge du système d'endiguement depuis 2018, va lancer de gros travaux dans les cinq prochaines années. Le système des 4 digues existantes s'est en effet fragilisé au fil du temps.

L'étude menée en 2021 montre que le système de protection est aujourd'hui insuffisant pour la densité de population de ce secteur : 80 000 personnes habitent, travaillent ou viennent pour un loisir dans cette zone. Les ouvrages joueraient leur rôle en cas de crue moyenne mais pas de grosse crue.

"En récupérant la gestion de ce système d'endiguement, on a d'abord voulu comprendre son fonctionnement exact,", explique Pierre Athanase, vice-président de la Métropole chargé de l'environnement et de la prévention des risques. "On a donc travaillé sur une modélisation avec des bureaux d'études qui ont aussi effectué des simulations. Et ce sont ses études qui nous ont permis de choisir le scénario de rénovation."

 7 millions d'euros sur 6 ans

Les services de la Métropole de Lyon ont donc prévu plusieurs phases de travaux. Une première digue, la digue Duclos à Vaulx en Velin a été reconstruite et élargie dès 2022. La digue Saint Jean va subir le même sort entre 2025 et 2027, et même être raccourcie car elle avait été surdimensionnée. Les arbres qui ont poussé et qui fragilise l'ouvrage seront coupés.

Les digues de Fontanil et des Eaux Bleues seront réhaussées à partir de 2026.

Et la Rize va réapparaitre à ciel ouvert à Vaulx en Velin. Le ruisseau est canalisé le long du canal de Jonage depuis la construction de la zone industrielle. Ce qui ne favorise pas son bon écoulement en cas de crue. Un petit cours d'eau ainsi rendu à la lumière qui pourrait jouer un rôle pour la biodiversité, notamment pour la restauration d'habitats aquatiques.

"C'est un projet qui m'importe beaucoup", commente Pierre Athanase. "Cela va nous permettre de remédier à tous les points de pollution sur 800 mètres jusqu'au rond point de la Soie. Et également de créer une zone humide."

Quant à la digue de l'Epi, construite en 1884, elle va être mise en "transparence". Explication de Pierre Athanase : "on va y faire des trous car elle est devenue trop dangereuse. Mais on va conserver l'ouvrage car les Vaudais y sont très attachés. Elle a une valeur patrimoniale."

Dernière crue en 2018

En un peu plus de 200 ans, le Rhône a débordé 60 fois sur Villeurbanne St Jean mais aussi le centre de Lyon. La plus grosse crue à ce jour date de 1856 : elle avait fait 18 morts et détruit 1200 bâtiments. Au 21e siècle, la plus forte date de 2018 : une crue Q5 où le niveau avait atteint 3,60 mètres au Pont Morand à Lyon. 

Le saviez-vous? Comme les remblais routier de l'A42 et de l'A46 qui servent de digues, le boulevard Laurent Bonnevay lui aussi empêche les grosses crues du Rhône qui pourraient menacer Villeurbanne et Lyon.

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