Du rêve de gosse à la Biennale, le formidable destin du fondateur de la Maison de la danse de Lyon Guy Darmet

La passion de Guy Darmet, cofondateur de la "Maison de la danse" à Lyon et initiateur de la Biennale, fait l'objet d'un livre passionnant. L'occasion de découvrir le grain de folie de cet éternel enfant, invité dans l'émission "Vous êtes formidables".

Il est celui auquel la Ville de Lyon doit son titre de capitale mondiale de la danse. Guy Darmet y a co-fondé et dirigé durant 30 ans la fameuse « Maison de la Danse », qui accueille les plus grands artistes de la planète.

Il est aussi l’initiateur de la « Biennale de la Danse » et de son fameux défilé, qui attire à chaque édition des centaines de milliers de spectateurs.

 « J’ai passé ma toute petite enfance rue Victor Hugo » précise ce descendant de soyeux, né à la Croix-Rousse, qui n’était pas forcément voué à un destin exceptionnel, quoique…

A travers un souvenir d’enfance, la danse a refait tardivement surface dans sa vie… Après des études de droit « menées jusqu’au bout » et de multiples jobs, il est devenu le rédacteur en chef de « Résonances » un magazine culturel lyonnais.

Il se souvient alors d’un véritable choc, vécu alors qu’il n’avait que 4 ans. Ses parents l’avaient emmené admirer Rosella Hightower, lors d’un spectacle au Théâtre Antique de Fourvière. « Nous sommes allés voir les ballets du marquis de Cuevas, qui était la grande compagnie de l’époque. Danseuse amérindienne, Rosella Hightower en était l’étoile. De voir danser cette compagnie m’a fortement impressionné. En rentrant, j’ai dit à ma mère que je voulais aussi devenir danseur. » Refus sans appel.  

Il n’empêche. Le destin va s’en mêler. « J’ai retrouvé Rosella Hightower sans cesse, tout au long de ma vie. Elle avait épousé le décorateur de cette compagnie, qui s’appelait Jean Robier. Ce dernier était le fils d’un minotier de Neuville-sur-Saône. Nos familles se connaissaient et, dans leur maison, se trouvaient les malles de costumes de Rosella. Alors, de temps en temps, je grimpais au grenier et me régalais avec les habits de Carmen, et d’autres œuvres que vous pouvez imaginer » se remémore-t-il.

Le hip hop débarque à Lyon

Un destin qui l’amènera finalement à diriger la première institution française consacrée essentiellement à la danse : la "Maison de la danse" de Lyon. Il en est à l’origine, aux côtés de cinq chorégraphes lyonnais : Claude Decaillot, Michel Hallet Eghayan, Lucien Mars, Hugo Verrechia et Marie Zighera. « Je ne les oublie jamais. Ce sont eux qui sont venus me chercher, alors que j’étais journaliste. C’est avec eux que l’on a commencé à construire ce lieu. Ensuite, chacun a souhaité poursuivre son chemin. »

Nous sommes alors dans les années 80. La danse contemporaine est en plein essor, avec, également, l’arrivée du hip hop, que Guy Darmet va faire découvrir à la bonne société lyonnaise. « Il y a certainement eu une ouverture d’esprit, que l’on aurait pas pu imaginer. Le défilé de la Biennale en est la plus belle réussite. Les participants sont des jeunes –ou pas- qui viennent essentiellement des quartiers, de la périphérie de Lyon, et de toute la région. Un respect est né pour ce travail, et a conquis un très large public. »

Fan absolu de comédies musicales

Un autre rêve de gosse se réalise en 1990 pour Guy Darmet. Le thème choisi pour la biennale est la danse... américaine. A la Halle Tony Garnier, il descend les marches au bras de l’actrice Cyd Charisse et Stanley Donen, réalisateur de « Chantons sous la Pluie ».  « Gamin, j’adorais les comédies musicales, j’étais fan de Fred Astaire, Gene Kelly et d’autres… et je me retrouve sur scène avec deux des plus grands personnages de l’histoire hollywoodienne de la comédie musicale! »

Une scène que l’on peut revivre dans « Danse la vie, danse la ville », un livre qui retrace son histoire… et signé par Marie-Christine Verney. « Je n’ai pas voulu d’une biographie, mais il était important d’expliquer pourquoi on en est arrivé là. Nous voulions laisser une trace de ces trente années de rencontres, d’anecdotes... » ajoute Guy Darmet, pour qui la notion de transmission est essentielle.

Faire entrer les gwanas de Marrakech ou les Dieux du Candomblé dans la cathédrale St Jean avec la bénédiction de l’archevêque, ce n’était pas une évidence ! 

Aujourd’hui en retraite, Guy partage sa vie entre la France et le Brésil. « C’est un pays immense, magnifique, qui possède des ressources incroyables. Il est dans une situation extrêmement difficile aujourd’hui. Moi j’y suis un privilégié. Mais pour des millions de personnes, c’est beaucoup plus difficile d’y vivre. Là-bas, les gens sont tellement gentils, accueillants, généreux et surtout optimistes. A l’opposé des français, les brésiliens sont parmi les gens les plus optimistes du monde. »

Excellent danseur de rock, Guy Darmet n’a jamais hésité à s’amuser, lui-même, au cours des biennales qu’il a organisées. « J’ai toujours essayé d’amener ce grain de folie à la Maison de la danse, avec ces bals formidables qu’on a pu faire. Un peu de folie aussi. Faire entrer les gwanas de Marrakech ou les Dieux du Candomblé dans la cathédrale St Jean avec la bénédiction de l’archevêque, ce n’était pas une évidence ! » s’enflamme-t-il en concluant : « Je crois qu’avec notre petit grain de sable, nous avons participé à changer l’image de Lyon et de notre région. »

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