Électroménager : "bonus réparation" des appareils du quotidien, on tente de vous expliquer ce qui va changer

Le "bonus réparation" est une aide pour faire réparer ses appareils électriques, électroménagers et électroniques. Cette aide va évoluer au 1ᵉʳ janvier 2024. Elle va même doubler pour certains équipements. L'objectif est d'inciter à réparer ses appareils plutôt qu'à les remplacer.

Pour son lave-vaisselle qui ne démarre pas, Christelle a fait appel à un réparateur. Elle a droit au "bonus réparation". Une offre non négligeable pour cette habitante de la métropole de Lyon : sa facture passe ainsi de 105 à 80 euros. Une économie de 25 euros, mais pas seulement. Son souci de l'environnement a également joué dans son choix de faire réparer son appareil. "C'est mieux de faire réparer un électroménager qui n'est pas ancien plutôt que d'acheter un nouvel appareil. C'est écologique", assure la mère de famille conquise. Une initiative qui vise à lutter contre le gaspillage et les achats à outrance.

Pas de petites économies en temps de crise, écologique et économique. L'État qui a lancé ce "bonus réparation" en décembre 2022, souhaite à présent passer à la vitesse supérieure et le fait savoir à grand renfort de communiqués ultra-détaillés et de visuels colorés. Enfantine, cette liste du ministère de la Transition Écologique : elle ressemble à un inventaire à la Prévert, à la liste au père Noël d'une ménagère hystérique, à une chanson de Boris Vian, voire aux plans détaillés d'une usine à gaz infernale. Restitution. 

Favoriser la réparation plutôt que le remplacement

Faire réparer son électroménager du quotidien au lieu de le changer ou tout simplement de le jeter. Aujourd'hui, les particuliers peuvent faire réparer leurs appareils électriques et électroménagers. Le bonus s'applique surtout aux produits électriques ou électroniques qui ne sont plus sous garantie. Cette offre instaurée par l'État en 2022 va donc évoluer. Faut-il s'en réjouir ? Tout paraît simple au départ. 
À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, le montant du bonus de réparation sera doublé pour cinq types d'équipements, a annoncé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, le 20 octobre dernier sur les réseaux sociaux. Jusque-là, on suit... ensuite, la machine s'emballe. 

Hausse du bonus : quels appareils du quotidien sont concernés ? 

Aujourd'hui, les particuliers peuvent faire réparer leurs appareils électriques et électroniques et bénéficier pour cela d’une réduction de 25 euros. C'est le cas pour un lave-linge, sèche-linge ou lave-vaisselle. Pour les téléviseurs, le bonus est un peu plus conséquent : il s'élève à 30 euros.

Un coup de pouce financier s'applique pour cinq types d'appareils. Lave-linge, lave-vaisselle et sèche-linge : les particuliers pourront obtenir un bonus réparation de 50 euros. Le téléviseur, le coup de pouce réparation passe à 60 euros. Le bonus est plus que doublé pour l'aspirateur en rade : 40 euros contre 15 euros aujourd'hui.

Pour 21 types d'appareils, le montant du bonus réparation va également augmenter de 5 euros. Sont concernés les ordinateurs portables, dont le bonus passe à 50 euros ; les cuisinières, fours encastrables, hottes et plaques de cuisson à 25 euros, les drones et perceuses visseuses passent à 20 euros. Les bouilloires, centrifugeuse, grille-pain, presse-agrumes, défroisseur à main (sic), fer à repasser et autre machine à café (avec filtre !) à 15 euros. On commence à décrocher…

En 2024 : de nouveaux produits éligibles

À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, 24 nouveaux appareils seront éligibles au bonus réparation. Tout l'attirail de la salle de bains y passe : les rasoirs électriques et tondeuses (15 euros), les épilateurs, sèche-cheveux et lisseurs (15 euros). La cuisine n'est pas épargnée non plus : fours "posables" (sic) ou micro-ondes, friteuses et robots à gogo… Pour ces appareils précisément, le bonus va de 15 à 30 euros. 
Ça brasse au ministère : votre confort "aérien" n'est pas oublié avec des bonus allant de 15 à 20 euros pour des humidificateurs d'air, des purificateurs, des climatiseurs mobiles, des ventilateurs… et même les nettoyeurs-vapeur ont rejoint la longue liste des appareils éligibles au bonus réparation même s'ils n'entrent pas dans la catégorie "air".

La liste des appareils et de ce qui change.

Usine à gaz ?

Tout est passé au peigne fin. Le moindre appareil. Les réparations des téléphones portables seront aussi éligibles en 2024 à hauteur de 25 euros : batterie, microphone, haut-parleur ou lentille photo, ces pièces seront "soutenues" par le bonus. Comme la casse de l'écran. 

Car à partir du 1ᵉʳ janvier prochain, le critère de "casse accidentelle" est petit à petit intégré dans les critères d'éligibilité au bonus réparation électroménager.

Enfin, les imprimantes, scanners, moniteurs, ordinateurs fixes, téléphones fixes, à l'instar de l'outillage "électroportatif" (sic), peuvent aussi bénéficier du bonus réparation. Mais attention aux seuils de déclenchements du bonus et autres conditions nécessaires pour prétendre au magot. Pour certains produits, le seuil de déclenchement du bonus implique une réparation de 100 ou 150 euros. Bonne nouvelle, ce dernier sera abaissé pour les ordinateurs portables : il passe de 180 à 150 euros de réparations pour bénéficier d'un bonus de 50 euros.

Et l'État prévient : "Si le montant TTC de la facture pour réparation est inférieur au montant du bonus, celui-ci ne peut vous être accordé". Qu'on se le dise. 

"Bonus réparation" sous conditions

Pour bénéficier de la déduction immédiate sur la facture du réparateur, les particuliers doivent impérativement faire appel à l'une des entreprises labellisées, regroupées sous le label "QualiRépar". Mais ce n'est pas la seule condition. 

"Ça marche quand la réparation n'est pas du fait du client. Si c'est une mauvaise utilisation de l'appareil, bien sûr, on ne peut pas l'appliquer", explique Corentin, technicien électroménager qui est intervenu chez Christelle, pour son lave-vaisselle.

Mais c'est un peu plus compliqué que voudrait nous le laisser entendre Corentin. Les critères d'inéligibilité sont légion. Florilège : les produits sous garantie, couverts par une assurance, ne disposant pas de plaque signalétique ou d'IMEI, ne respectant pas la contrefaçon, "non détenus par les ménages", les dommages relevant des garanties légales des vices cachés, les dommages d'ordre non fonctionnel, etc.

Les entreprises y trouvent leur compte

Jusqu'à la fin de l'année 2023, seules les réparations effectuées par un professionnel agréé "dans son atelier, dans son magasin ou à domicile", sont couvertes par le bonus réparation. À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les particuliers pourront faire appel à un réparateur à distance, toujours labellisé. Rien vu sur le kilométrage requis pour bénéficier de la prime. 

Si le "bonus réparation" se veut incitatif pour les ménages, les entreprises y trouvent aussi leur compte. En l'espace d'une année, l'entreprise Murphy, basée à Saint-Priest et spécialisée dans la réparation des appareils électroménagers, a vu sa clientèle augmenter grâce à ce dispositif : plus 10%.  

"Il faut des gestes de l'État, des entreprises pour inciter les clients à faire le choix de la réparation. Économiquement et écologiquement, on voit qu'il faut passer par le reconditionnement ou la réparation", assure Jérémy Piguet, manager de la saociété Murphy.

Sur la Métropole de Lyon, une vingtaine d'entreprises sont déjà labellisées. Le dispositif s’inscrit dans un large contexte de lutte contre le gaspillage. Aujourd'hui, 90% des pannes ne sont pas réparées. L'État souhaite, à terme, atteindre un taux de réparation de 60% pour ces appareils, grâce à ce bonus.

Vous pouvez retrouver sur le site du ministère de la Transition écologique, l’ensemble des appareils concernés par le bonus réparation et l’évolution des montants s’appliquant le 1ᵉʳ  janvier 2024.

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