L'écologie est un enjeu de société, mais aussi économique et éducatif. Pour répondre aux enjeux de la transition énergétique, les professions autour de l’environnement évoluent et de nouveaux métiers apparaissent même. Aujourd'hui, la dimension environnementale est clairement intégrée dans toutes les filières de formation des universités et des grandes écoles.
C'est un objectif clair fixé par le gouvernement. En février 2022, un groupe d'experts a remis son rapport intitulé "Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur". Une disposition qui " vise à préparer tous les citoyens à la transition écologique, en leur donnant des clefs de compréhension indispensables pour qu’ils puissent s’engager dans une transformation de la société permettant de rétablir une viabilité de la planète et mettre en œuvre les Objectifs du Développement Durable définis par les Nations Unies."
Des métiers "verts" et "verdissants"
Lutter contre le dérèglement climatique, préserver la biodiversité, favoriser les énergies propres et renouvelables, consommer et produire de manière durable… autant d’objectifs pour décarboner l’économie en accélérant la transition énergétique et en faisant évoluer les métiers existants.
On distingue les métiers verts: Ceux qui agissent pour prévenir et maîtriser les impacts négatifs sur l’environnement. Par exemple les métiers de l’assainissement et du traitement des déchets, du traitement de la pollution, de la production et distribution d’énergie et d’eau ou encore de la protection de la nature.
Il y a aussi les métiers verdissants: Ils prennent en compte la dimension environnementale dans le métier sans que ce soit la finalité. Ils regroupent des professions beaucoup plus variées que les métiers verts, liés à l’agriculture, la sylviculture, l’entretien des espaces verts, l’industrie, le tourisme, l’animation, la recherche, les achats, etc.
Ces métiers verts et verdissants prennent une part de plus en plus importante dans l’emploi salarié.
En 2020, selon les données de Pôle Emploi, 17,5 % des offres d’emploi déposées par les employeurs concernaient des métiers verts ou verdissants. L’industrie verte concentrait 12 % des emplois verdissants. Ces offres portaient essentiellement sur le secteur de la mécanique automobile. Les métiers et les compétences évoluent rapidement pour améliorer et suivre les performances environnementales des véhicules.
Des opportunités de carrière méconnues
Selon une récente enquête opinionway pour l'Institut Supérieur de l'Environnement (ISE), 50% des Français montrent un intérêt pour les métiers en lien avec la transition écologique. Alors qu’1,1 million d’emplois « verts » devraient être créés d’ici 2050, il existe encore un manque de connaissance des métiers du secteur de l'environnement et 1 Français sur 5 regrette l’absence de formations adaptées.
En janvier 2024, une étude a été réalisée par l’École des Mines de Saint-Etienne pour comprendre comment les jeunes intégraient les questions environnementales dans leur formation. L’école d’ingénieurs ligérienne a fait le choix de positionner la transition écologique comme pierre angulaire du nouveau plan stratégique de son cursus.
Selon les résultats de cette enquête relayée par le site Planète Grandes Ecoles, 85 % des étudiants interrogés jugent important que les établissements supérieurs intègrent les enjeux environnementaux et qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition environnementale. 37 % des étudiants se disent même prêts à quitter leur école ou leur université s’ils réalisaient que son empreinte carbone est désastreuse.
Pour autant, le critère n’est pas décisif dans leur choix d’orientation : seuls 16 % des étudiants interrogés indiquent avoir choisi leur établissement en fonction de sa prise en compte des enjeux environnementaux.
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Les étudiants interrogés pensent qu’il est désormais indispensable, dans tous les métiers, d’acquérir des compétences ou un savoir en lien avec l’environnement (83%) et que cela améliore l’employabilité (60%). La moitié des jeunes déclare même qu’ils aimeraient exercer un métier lié à l’environnement surtout dans les filières scientifiques.
Sciences Po s'y met aussi
Sciences Po Paris a lancé son Institut pour les Transformations Environnementales récemment. Et c’est tout le réseau des Instituts d'Etudes Politiques, qui regroupe sept établissements dont celui de Lyon, qui va s’engager sur le sujet avec son futur campus numérique.
Les étudiants de première année de Sciences Po Paris doivent assister au nouveau cours obligatoire de "culture écologique", soit 18 heures de leçons magistrales. Au niveau master, des spécialités sont proposées. Les IEP ont clairement pour objectif de devenir "l’université européenne de référence" sur ces enjeux.
Dans l'Info en + Climat cette semaine, Lise Riger s'est intéressée au programme d’éducation à l’environnement "Métropolitains en herbe". Plusieurs établissements scolaires du parc naturel régional des volcans d’Auvergne y participent depuis 2005. Il permet à plusieurs classes de primaires et de collèges des secteurs de la Chaîne des Puys, des Monts Dore et de l’agglomération de Clermont-Ferrand de travailler en binôme et de s’intéresser à leur espace proche (quartier, village) autour de thématiques en lien avec la nature. C'est le cas du collège Victor Hugo de Volvic.
