-10.4% C'est la perte d'activité globale enregistrée par les entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes en 2020, selon une étude réalisée par la Banque de France. La crise sanitaire Covid n'épargne pas la Région, mais la richesse de son tissu économique a permis de limiter les dégâts.
C'est un bilan de conjoncture économique moins castrophique qu'attendu, qui a été dressé ce mardi 2 février 2021, par la succursale de la Banque de France à Lyon. Certes, la chute est historique : perte d'activité globale enregistrée en 2020 en Auvergne-Rhône-Alpes : moins 10.4%. Oui, comme partout ailleurs, les entreprises de la région ont souffert, mais elles ont aussi résisté.
Des secteurs qui viennent contrebalancer
L'étude menée par la Banque de France s'est concentrée sur trois grands secteurs : l'industrie, les services, et le BTP. Des secteurs qui globalement affichent la même tendance : l'industrie enregistre une perte d'activité de 9.8%, et les services 13%. A l'intérieur de ces trois grands secteurs économiques étudiés, des situations très différentes ont toutefois été observées. Et ce qui, globalement, a permis à Auvergne-Rhône-Alpes de limiter les dégâts, c'est la richesse de son tissu économique. Stéphane Albert, le responsable des études au sein de division régionale de la Banque de France, l'explique ainsi :
La région Auvergne-Rhône-Alpes a la chance d'avoir un tissu économique très riche, très varié, très diversifié. Et de par ce fait-là, elle a pu bien résister, même si certains de ses secteurs comme l'industrie automobile a tiré vers le bas la tendance générale. Globalement, d'autres secteurs sont venus compenser, comme la pharmacie notamment.
Autre atout d'Auvergne-Rhône-Alpes : des secteurs d'activité "très innovateurs, et de fait exportateurs", et qui là encore, permettent d'obtenir des résultats pour ce bilan économique de 2020, "qui ne sont pas trop mauvais, compte-tenu du contexte".
L'emploi résiste aussi
Parmi les secteurs économiques les plus touchés par la crise, figurent en tête de liste, l'hôtellerie restauration et les loisirs. Les restrictions liées à la crise sanitaire, les confinements, ont également fortement impacté les échanges internationaux. Malgré cela, sur le plan de l'emploi et des effectifs, la baisse est maîtrisée : 1.6%.
À cela, une explication. "Les mesures de soutien qui ont été mises en oeuvre par les pouvoirs publics, portent leurs fruits", estime Stéphane Albert. "On voit sur le tissu économique régional que la baisse des effectifs est surtout à direction des emplois temporaires, et que globalement les effectifs permanents ont été préservés, malgré quelques plans de sauvegarde de l'emploi dans certaines grandes entreprises".
Quelles perspectives pour 2021 ?
L'étude menée par la Banque de France montre que, pour 2021, "les chefs d'entreprise anticipent un rebond d'activité". Mais attention, pas question d'imaginer l'euphorie, "ce rebond ne sera que partiel et encore insuffisant pour ratrapper la perte d'activité enregistrée sur 2020", tempère le responsable des études de la Banque de France en Auvergne-Rhône-Alpes.
L'institution reste prudente, et estime, en l'état actuel des choses, qu'il faudra certainement attendre le deuxième semestre 2022 pour retrouver le niveau d'activité économique d'avant la crise.