Alors que le thermomètre risque de grimper jusqu’à 38 degrés ce week-end du 8 et 9 juillet 2023 dans la métropole de Lyon, les habitants de passoires thermiques risquent de souffrir d'un coup de chaud.
Les 5,2 millions de passoires thermiques recensées en France se transforment en de véritables bouilloires l'été. Difficile à vivre pour les habitants de ce type de logement, d’autant plus que des températures jusqu’à 38 degrés sont attendues ce week-end à Lyon.
Pour la fondation Abbé Pierre, pas de doute, la précarité énergétique en été est une nouvelle forme de mal-logement. “En 2022, près de 60% des ménages ont souffert de la chaleur dans leur logement. C’est 8 points de plus en seulement 2 ans”, chiffre la fondation dans un rapport publié fin juin.
Qui est plus impacté ?
Ce week-end, les locataires seront plus exposés aux fortes chaleurs. En effet, ils sont davantage impactés que la moyenne à souffrir d’un excès de chaleur à hauteur de 63%, selon la fondation Abbé Pierre.
Les appartements sont plus propices aux fortes chaleurs que les maisons. Et plus largement, les jeunes, les personnes âgées et les populations urbaines précaires aussi ont plus de chance de souffrir de ces températures élevées.
Que dit la loi ?
Le rapport de la fondation Abbé Pierre regrette un encadrement juridique pas assez strict. S’il existe bien une température minimale à respecter de 19 degrés quand vous louez un appartement ou une maison, aucune température maximale n’est à respecter pour le propriétaire bailleur.
Quant aux nouvelles constructions, ce n’est pas plus de 30 degrés le jour et 28 degrés la nuit sur 25 jours consécutifs par an. Au-delà, le confort d’été n’est pas respecté.
Quelles solutions ?
Végétaliser votre toiture pour faire baisser les températures de 3 à 5 degrés, installer des occultants ou des revêtements réfléchissants.
“La meilleure réponse, c'est d’isoler son habitation. Quand on améliore la thermique d'hiver, on impacte forcément le confort d'été. Dans tous les cas, il faut envisager de préférence une isolation thermique par l'extérieur de façon à conserver l’inertie du bâtiment. Pour autant, ce n’est pas une solution envisageable pour tous et en toute situation”, souligne Joseph Clémenceau, responsable technique de Solidaires pour l’habitat SOLIHA Rhône-Alpes, association qui accompagne gratuitement des ménages modestes dans leur projet de rénovation énergétique.
Problème, les règles de conservation de patrimoine ou de copropriété peuvent parfois vous empêcher l'isolation par l'extérieur ou encore l’impossibilité d’installer de simples volets.
“Ces travaux-là peuvent aussi s'accompagner de travaux plus modestes comme la pose d’occultants pour protéger les vitrages, l'isolation par l’intérieur, le recours à des linges mouillés ou encore des ventilateurs par exemple”, nuance Joseph Clémenceau.
Entre 50 000 et 90 000 passoires thermiques
Chaque année, cette association accompagne gratuitement plus de 5000 ménages modestes, sous condition de revenus, dans le projet de rénovation énergétique de leur habitation. “Ces dernières années, nous constatons que les ménages ressentent de plus en plus l’inconfort thermique l’été, tout particulièrement dans les villes, où la végétation est moins présente qu’à la campagne et où la nuit la température redescend moins”, constate Delphine Agier, directrice de l’association.
La métropole de Lyon chiffre entre 50 000 et 90 000 passoires thermiques sur son territoire. Au niveau national, Lyon figure pourtant parmi les bons élèves. Villeurbanne est même dans le top 10 des villes avec le moins de passoires thermiques avec seulement 8% de logements classés F ou G selon une étude d’Hello Watt menée en 2022.