G.Collomb vainqueur à Lyon, président incertain de la future métropole

G. Collomb aurait pu savourer sa réélection dimanche soir à Lyon si nombre de villes de l'agglomération n'avaient été balayées par la vague bleue. Du coup, la conquête de la Présidence de la future Métropole s'annonce plus complexe si la droite réussit à fédérer les maires des communes limitrophes.

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Réélu à Lyon pour un troisième mandat, Gérard Collomb pourrait bien avoir remporté une victoire à la Pyrrhus car la vague bleue qui a déferlé sur l'agglomération lyonnaise pourrait lui coûter la présidence de la métropole, dont il a été l'artisan.

A Lyon, M. Collomb qui avait fait l'union entre les deux tours avec EELV l'a emporté, finalement assez facilement, devant le candidat UMP Michel Havard. Dans les 8 arrondissements encore en jeu, ses listes totalisent 50,65% des voix. "Ce soir, nous avons gagné dans des conditions difficiles nationalement mais largement localement", a dit M. Collomb, alors que son adversaire UMP déplorait la faible participation de l'électorat avec une abstention de 43,44%.



M. Havard (34,23% au total) échoue même à l'emporter dans le 5e arrondissement où il se présentait. La droite se console en gagnant deux sièges de conseillers municipaux (21 contre 48 à la gauche). Comme en 2008, deux arrondissements restent à droite: le 6e, où l'élection s'était jouée dès le premier tour, et le 2e.



De son côté, le FN (10,34%) est en recul par rapport au 1er tour, même si son chef de file Christophe Boudot atteint les 18% dans le 8e arrondissement. Le FN, avec un élu, fait son retour au conseil municipal pour la première fois depuis 1995.

Petit bémol toutefois pour Gérard Collomb: la victoire dans le 1er arrondissement lui échappe au profit du maire sortant, Nathalie Perrin-Gilbert, exclue du PS et qui se présentait avec l'appui du Front de gauche.


Villeurbanne reste à gauche


La deuxième ville du département, Villeurbanne, reste elle aussi dans l'escarcelle de la gauche. Le maire PS sortant Jean-Paul Bret a été largement réélu avec 45,4% des voix, devant l'UMP (25%), le FN (15,9%) et une alliance EELV-Front de gauche (13,6%).

Malgré ces deux succès, la gauche n'avait pas de quoi pavoiser dimanche soir,perdant de nombreuses localités dans le département, et notamment dans l'agglomération lyonnaise.Plusieurs fiefs socialistes sont tombés dans l'escarcelle de l'UMP comme Saint-Priest, Rillieux-la-Pape où une guerre fratricide opposait le maire sortant PS à un dissident socialiste, ou encore Francheville, dirigée depuis 25 ans par le PS. Les socialistes ont également perdu Décines, Mions, Chassieu et Saint-Fons.

Ils conservent en revanche Corbas et Bron, où le maire PS sortant Annie Guillemot devait faire face à une dissidence emmenée par Elisabeth Brissy-Queyranne, l'épouse du président PS de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.

La 3e ville du département, Vénissieux, a été conservée de haute lutte par le maire communiste sortant Michèle Picard (37,64%), devant l'UMP (30,4%), le PS (21,7%) et une liste de l'extrême droite nationaliste (10,2%). Le candidat UMP a d'ores et déjà annoncé un recours. Le PCF a également conservé la mairie de Givors.

Mais après Pierre-Bénite au 1er tour, tombée dans l'escarcelle de l'UMP, les communistes ont perdu dimanche au profit du PS Vaulx-en-Velin, un autre bastion de la banlieue lyonnaise qu'ils dirigeaient depuis 1929. Les communistes ont aussi perdu Grigny au profit cette fois de l'UMP.

Les pertes de nombreuses villes par la gauche dans les 58 communes du Grand Lyon alimentaient dimanche soir les spéculations sur l'avenir de la communauté urbaine qui va accéder en janvier 2015 au statut de métropole, aux pouvoirs très élargis. La gauche disposait à elle seule de 80 sièges sur 156, dont 48 pour les socialistes. "Nous allons nous rassembler pour gagner la métropole", a lancé dimanche soir, à peine assuré de sa victoire à Lyon, Gérard Collomb.

De son côté, son adversaire Michel Havard assurait que "les électeurs du Grand Lyon ont dit qu'ils voulaient une métropole dirigée par une alliance UMP, UDI et centristes".

Depuis 2001, une partie des centristes avaient choisi de s'allier à Gérard Collomb.L'un d'eux, Jean-Claude Desseigne, maire sortant de Tassin-la-Demi-Lune et vice-président du Grand Lyon, a été battu dimanche par l'UMP Pascal Charmot.
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