Le chef d'Etat russe Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l'Ukraine jeudi 24 février. Selon le patron lyonnais d'un groupe de conseil en Russie, les entreprises rhônalpines vont geler très vite leurs activités en Russie.
Basé à Lyon, le groupe Dualest conseille et accompagne des entreprises françaises qui développent des activités en Russie. Pour Amaury Vildrac, le patron de cette entreprise de conseil, les lourdes sanctions économiques annoncées par les pays européens et les Etats-Unis contre le régime de Poutine vont geler les investissements des groupes français et rhônalpins présents dans la zone.
"En terme de transport, c'est déjà difficile de trouver des camions. Les prix s'envolent déjà. Cette guerre va freiner le business. Les entreprises vont avoir peur d'investir en Russie. Cela va toucher autant les PME que les gros groupes. Après tout va dépendre de l'offensive russe dans les prochains jours. S'il y a une invasion de grande ampleur, les conséquences économiques vont être très importantes", explique Amaury Vildrac.
"Les patrons d'entreprises françaises ne vont pas regarder en détails les sanctions"
Pour le patron de Dualest, les sanctions économiques prônées par les Occidentaux vont frapper de deux façons la Russie. Il y aura d'abord les conséquences très concrètes des sanctions qui vont toucher le secteur bancaire, les importations de gaz, etc. À cela va s'ajouter un effet psychologique. "Les patrons d'entreprises françaises ne vont pas regarder en détails les sanctions pour savoir s'ils vont être touchés. Ils vont tout simplement avoir peur d'aller en Russie. Un dirigeant d'entreprise ne va par exemple pas envoyer des commerciaux dans le pays", poursuit Amaury Vildrac.
Pour cet habitué des échanges franco-russes, si la situation continue à se dégrader, les sanctions économiques de l'Union européenne et de ses alliés auront un impact plus fort qu'en 2014, lorsque la Russie avait annexée la Crimée, une région ukrainienne déjà.