C'est la deuxième fois, en mars, que des bénévoles de Saint-Pierre-la-Palud se rendaient en Roumanie, à la frontière ukrainienne. A l'aller, ils transportent des produits de première nécessité pour l'Ukraine. Au retour, ils acheminaient des familles réfugiées vers un point de chute en France. Un voyage raconté par Yann, Klaus, Magali et Christian.
Du 21 au 25 mars dernier, Yann Candy, d'autres habitants de Saint-Pierre-la-Palud et du pays de Mornant se sont rendus en Roumanie, tout près de la frontière avec la Moldavie. Une nouvelle aventure humanitaire de quatre jours pour aller porter secours à des réfugiés ukrainiens, chassés de leurs foyers par les bombardements. Un premier convoi parti de la commune du Rhône avait déjà fait un premier voyage au début du mois.
A travers des messages, des photos et quelques vidéos, Yann Candy a voulu faire partager ce voyage de quatre jours à travers des commentaires, des photos et de courtes vidéos. Un périple aux frontières de l'Europe qui a pris fin le 25 mars dernier. Ce jour-là, dans son dernier message, il m'écrivait :
"Voilà mission accomplie, Tim a retrouvé sa grand-mère à Lille. Des contacts fous noués et sans doute des liens à vie entre lui et moi. Un sentiment incroyable devant cette scène, celui d'avoir fait les choses jusqu'au bout. C'était mon dernier message j'ai essayé de vous tenir au courant du mieux que je pouvais j'espère vous avoir donné des éléments pour faire vivre cette histoire et inspirer d'autres belles histoires comme celle-ci. Bien à vous, Yann Candy."
• Point final de l'expédition : l'adolescent a retrouvé sa grand-mère, réfugiée dans la région lilloise.
Yann a accompagné le jeune Tim à Lille, un voyage en TGV pour boucler le périple. Le billet SNCF a été gratuit pour l'adolescent.
Cette nouvelle expédition a permis d'acheminer 9 personnes, des femmes et enfants. "Et un chat", précise Yann, non sans humour. Cinq personnes ont été déposées à la gare de Munich, trois autres à Taluyers, dans le Rhône. Pour Tim, c'est Yann Candy en personne qui l'a déposé à Lille, auprès de sa grand-mère. Cette dernière avait rejoint la France quelques jours plus tôt, via une association. Mais ce bilan est loin de traduire les émotions traversées tout au long de ces 5000 kilomètres. Un aller-retour aux frontières est de l'Europe et une aventure humaine qui laisse des traces.
Il faut vivre ça au moins une fois dans sa vie. On se sent utile. On a un sentiment de plénitude.
Yann Candy
"Je me sens heureux de ce qui s'est passé. C'est une petite goutte d'eau par rapport aux énormes besoins mais Tim qui se jette dans les bras de sa grand-mère, ça vaut tout l'or du monde", m'avait alors confié Yann à son retour. Une rencontre comme un signe du destin.
Retour sur une aventure hors du commun : 67 heures de route
Lundi 21 mars : le départ d'un nouveau convoi plus important
Ce lundi soir, c'est un nouveau convoi qui est parti chercher des réfugiés et livrer des marchandises à la frontière moldave. Le premier convoi, organisé par la commune de Saint-Pierre-la-Palud a fait des émules. Une nouvelle expédition s'est montée en quelques semaines. C'est un convoi composé de citoyens de tout le Pays Mornantais qui s'est élancé cette fois-ci vers la frontière. Départ à 18h30, de Mornant.
Deux minibus et deux petits camions de 20 m3. Avec ces quatre véhicules et douze chauffeurs pour se relayer - trois dans chaque véhicule - ce deuxième convoi a rassemblé plus de monde que le premier. La commune de Saint-Pierre-la-Palud a été encore une fois bien représentée avec cinq chauffeurs. Ludovic Verrier qui faisait partie du premier convoi, Christian Guilleminot président du rando ski, Klaus Schohe adjoint à la voirie et Guillaume Vanheule n'ont pas hésité à rempiler. Yann Candy, Directeur Général des Services de Saint-Pierre-la-Palud les a rejoints.
Repartir pour une nouvelle mission, je n'ai pas hésité 5 minutes. De toute façon, soit on regarde, soit on agit ! Chacun peut faire quelque chose à son niveau mais il faut faire efficace !
Christian Guillemot
Il s'agissait de rouler non-stop. Et sur ce point, Christian, ancien agent commercial qui a passé "30 ans sur la route", a pu apporter son expertise. Trois jours et trois nuits de voyage. "5000 kilomètres, ce n'est pas ça qui me fait peur", a-t-il expliqué au retour de son deuxième voyage. Pour Klaus, c'était aussi une manière de participer, à sa mesure : "Je me suis demandé ce que je pouvais faire : conduire une voiture, tenir le volant, je sais faire. Alors je n'ai pas hésité".
Mardi 22 mars : sur la route, le convoi à destination de la Roumanie
Partis de la région lyonnaise le lundi soir, les chauffeurs ont avalé les kilomètres d'autoroute. Le convoi, qui a roulé non-stop, se trouvait déjà en Slovénie, à une heure de la Hongrie, le lendemain. Mais pas le temps de faire du tourisme.
"Les péages ont été gratuits, à l'exception du tunnel du Fréjus. Un beau geste de solidarité de la part des sociétés d'autoroute qu'on attendait pas forcément là", raconte Yann dans ses messages. Mais la gratuité des péages, le convoi la doit aussi au culot de Ludovic Verrier. En tête de convoi, celui-ci allait négocier : "à chaque passage au péage, on mettait les warnings, et j'allais au casse-pipe, papiers en main mais rien d'officiel, pour négocier la levée des barrières".
La gratuité des péages, il l'a obtenue tout au long de l'expédition. "On a pu ainsi économiser environ 1500 euros sur la totalité du voyage. Ce n'est pas rien. Rien qu'au péage de Villefranche, on a économisé 230 euros", a-t-il déclaré. "L'argent sera de tout façon réutiliser pour venir en aide aux réfugiés", a-t-il ajouté.
L'équipage s'était donné pour mission d'acheminer du matériel d'hygiène et de l'alimentation à destination de l'Ukraine. Sur la route, le convoi du pays de Mornant a croisé d'autres véhicules chargés d'aide, certains venus de France mais aussi d'Allemagne ou encore de Suède. Sur les camions qui circulaient localement, ils ont aussi immortalisé des messages sans équivoques "Stop Putin, NATO Help Ukraine"...
Convivialité et pause casse-croûte, les bénévoles s'accordent une pause bien méritée.
Et les conducteurs affichent toujours le sourire après bientôt 2000 kilomètres. Mais dans les camions et les fourgons, l'excitation est à son comble. Les bénévoles ont peu dormi à l'aller, comme au retour. Le convoi ne s'est finalement arrêté que pour les pauses casse-croûte. Au total : 67 heures de route.
• Guillaume, Yann et Klaus... trois chauffeurs pour se relayer derrière le volant dans ce fourgon.
Mercredi 23 mars - Des colis d'aide pour l'Ukraine en guerre
C'est en Roumanie que le convoi humanitaire a laissé les cartons de dons récoltés dans le Rhône. Le déchargement s'est fait à Blaj, au centre Caritas qui est en lien avec Caritas Ukraine. Les quatre véhicules étaient pleins. Et Yann l'affirmait encore à son retour, "il faut continuer à se mobiliser pour faire des dons. Là-bas, ils manquent de tout. Il y a vraiment d'immenses besoins."
Au total, l'équivalent de 22 palettes de dons a été collecté et déchargé sur deux sites, en Roumanie. Des produits d'hygiène, de l'alimentation, des produits de puériculture. "C'est la collecte de tout le territoire de la Copamo (Communauté de Communes du Pays Mornantais), pour laquelle les enfants du collège de Soucieu-en-Jarrest se sont également mobilisés", précise Magali Bacle, adjointe à la santé et à la solidarité de Soucieu-en-Jarrest.
•Tous les cartons de produits de première nécessité collectés sont arrivés à bon port en Roumanie comme en atteste la vidéo postée le 23 mars par Yann. C'est ensuite la fondation Caritas qui devait s'occuper d'acheminer les biens de premières nécessités en Ukraine.
Mais une fois les dons déposés, la tâche était loin d'être terminée. "On vient de décharger, on en a pour 2h ou 2h30 de route dans la Roumanie profonde. Trois personnes à aller chercher... Guillaume est encore sur une mission chat", ironise Yann dans sa vidéo, faisant référence au premier convoi, parti début mars. Il était déjà question d'un matou.
Neuf réfugiés ukrainiens rejoignent le convoi
Après avoir déchargé les véhicules, les bénévoles ont repris la route pour aller chercher des familles réfugiées récupérées par une association roumaine. Initialement le convoi devait se rendre à Iaşi en Roumanie, à la frontière moldave. Mais le groupe qu'il devait récupérer a disparu de la circulation. Le plan a alors vite été modifié.
C'est une famille originaire de Khviv chassés par les bombardements que Yann, Guillaume et Klaus ont retrouvé près de Dej. La grand-mère, la mère et le petit-fils. Le chat, c'est Mars. Cette famille a été accueillie à Taluyers, dans le Rhône. Une fois en France, c'est Magali Bacle qui a pris sous son aile ces réfugiés venus d'Izioum, une ville dévastée à 2 heures au sud-est de Kharkhiv. Magali ignorait encore comment tous trois étaient parvenus à échapper aux destructions.
"Le 24 février, j'ai halluciné. Depuis le début du conflit j'ai cherché à savoir comment faire pour aider", a expliqué à son retour cette "fervente européenne". Le récit de Ludovic sur son expérience du premier voyage l'a convaincue. Pour Magali, c'était une première expérience humanitaire. Inoubliable.
On se demande comment font les humanitaires pour repartir tout le temps. Aujourd'hui je comprends. J'ai juste envie d'y retourner.
Magali Bacle
L'élue et bénévole de Soucieu-en-Jarrest ne cache pas être "impressionnée par le courage" de ces réfugiés. "Ils ne nous avaient jamais vu et nous ont suivi tout de même. Quel courage, je n'ai pas de mots. Ils ont tout quitté avec un sac à dos chacun. Leur seul objectif était de fuir les bombes", ajoute Magali. "C'est un peuple impressionnant !".
Ce jour-là, Ludovic Verrier et les autres membres du convoi sont allés récupérer à Siret, près de Suceava, au-delà des Carpates, six autres réfugiés.
Nous sommes arrivés dans un gymnase. Ils avaient toute leur vie avec eux, une poussette, un sac à dos. Ils ont tout laissé. Il y avait des mères et des enfants qui attendaient. C'était très très dur. Ça m'a pas mal brassé, jusqu'à Munich.
Ludovic Verrier
Parmi ces réfugiés, ils embarquent Veronika et Valentina, la mère et la fille ont traversé la frontière à pied. Une autre mère et ses deux enfants. Mais aussi un adolescent isolé, le jeune Timoffei, surnommé Tim. C'est Ludovic qui a pris à sa charge de convoyer ce mineur isolé. "Ce n'est pas rien comme responsabilité. La responsable de l'association me connaissait, j'ai accepté tout de suite".
Le convoi s'est ensuite reformé pour reprendre la route. Destination de la France pour les uns et l'Allemagne pour les autres.
Mais communiquer avec ces familles qui pour la plupart ne parlaient pas anglais, n'allait pas de soi. Un livret avait également été mis à disposition des bénévoles par l'association "2 P'tits pas pour demain" de Mornant. Certains réfugiés ne parlant que l'ukrainien. Mais les nouvelles technologies ont aussi été d'un grand secours : "merci google translation", s'exclame encore en riant Magali.
Un détour imprévu par l'Allemagne
"Voilà encore quelques pays à traverser et j'arrête de vous saouler", m'avait écrit Yann, mon fil rouge pendant ce périple.
Mais pour ce retour, il a fallu aussi repenser l'itinéraire car cinq des neuf réfugiés devaient finalement être déposés en Allemagne et non en France. Le convoi ne s'est pas séparé. "On a pris la décision ensemble", explique Ludovic, l'organisateur du convoi. Le retour ne s'est donc pas fait par l'Italie mais via l'Autriche. Endurance, empathie, capacité d'adaptation, patience, écoute ... autant de qualités dont les bénévoles de cette expédition ont dû mettre en pratique.
Les chauffeurs n'ont pas caché que tout au long de la route, le passage des frontières s'est parfois révélé compliqué, et même procédurier. Ils ont dû affronter des contrôles de papiers et beaucoup d'attente avant de franchir les postes frontières. Parfois jusqu'à une heure et demie. Une situation complexe même sein de l'espace Schengen. D'autant qu'un des réfugiés présentait un passeport russe et que le jeune Tim avait été confié à la garde de Ludovic Verrier. Parfois il fallait appeler l'Ambassade d'Ukraine ou encore la mère de l'adolescent. "Les frontières sont surveillées, les douaniers, qui étaient super compréhensifs, faisaient leur travail. C'est malgré tout rassurant", explique Christian Guillemot.
Jeudi 24 mars : triste étape à Munich
Cette étape munichoise s'est révélée particulièrement difficile. Avant de se séparer, les chauffeurs et les réfugiés ont pris une dernière photographie, tous ensemble, avant de se séparer. Un grand moment d'émotion pour chacun. "Lorsque l'on a déposé ces 5 personnes à la gare de Munich, ça n'est pas sans rappeler une période très sombre de l'histoire," explique Yann. Un sentiment douloureux partagé aussi par Klaus Schohe. Cet habitant de Saint-Pierre-la-Palud, installé en France depuis plus de 35 ans, est originaire d'Allemagne. Quelques jours après son retour, il était encore très ému par ces rencontres et cette étape munichoise : "la gare, les trains avec ces naufragés de la vie... Si les images avaient été en noir et blanc, on se serait cru dans les années 1940", explique-t-il.
Pour Klaus qui accompagné ces personnes en gare de Munich, ce sont des moments pénibles. Il n'a pas hésité non plus à faire ce voyage aux confins de l'Europe, à deux reprises.
J'ai participé à ces deux convois humanitaires au nom de la Déclaration des Droits de l'Homme, tout simplement. Au nom de la fraternité, c'était ma motivation.
Klaus Schohe
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité", c'est tout particulièrement un mot dans la deuxième phrase de la Déclaration qui a motivé Klaus. La Fraternité.
Mais ces deux voyages aux confins de l'Europe ont ravivé chez lui, le souvenir d'une autre période sombre, celle de la guerre froide. Un temps où l'Allemagne était déchirée entre Est et Ouest. Cette guerre en Ukraine a fait remonter un passé douloureux, celui de la construction du Mur : "Ça me rappelle Berlin, la nuit du 13 août 1961 où tout a basculé. Je n'étais qu'un enfant mais je m'en souviens", souffle-t-il à demi-mots, avec des sanglots dans la voix qu'il peine à refouler.
Des familles déchirées. Les souvenirs de Klaus font sinistrement écho à ce que vit aujourd'hui le jeune Tim. L'adolescent a raconté à ses nouveaux amis français, comment il avait réalisé que son monde avait basculé dans la guerre : "on ouvre ses volets un matin et on voit 20 hélicoptères de combat devant sa fenêtre. La vie n'est plus jamais pareil" , a-t-il confié. Une famille déchirée avec un adolescent seul, un père qui se bat près de Kiev. Une mère encore à la frontière, dans l'attente d'en savoir plus sur le sort de son mari.
La tour Eiffel et "Taxi"
Heureusement, ce périple vers la France apporte aussi quelques moments de légèreté. "C'était la première fois qu'il goûtait un burger king. Ses premiers pas vers la malbouffe sont donc de notre fait," écrit Yann non sans un brin de culpabilité à propos de Tim, photo à l'appui. C'est avec cette anecdote "gastronomique" que l'atmosphère a commencé à se détendre avec l'adolescent. Ce qu'il connaissait de la France, assez peu de chose : "Paris, la Tour Eiffel ... mais aussi le film Taxi avec Sami Naceri", se souvient Yann, encore amusé.
Au fil des discussions, pendant les longues heures de route, les Saint-Pierrois ont alors découvert un jeune homme, "hyper connecté" qui maîtrisait l'anglais et qui leur a été d'une aide précieuse durant le trajet. Tim a notamment servi d'interprète.
Ils ont aussi vu un adolescent avec "une grosse dose de patriotisme" et qui voit en Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, "un héros". "Il croit fermement à une victoire ukrainienne", avait écrit Yann. Mais les Français ont aussi découvert un jeune garçon très mature qui "priait pour que son père n'ait pas à tuer quelqu'un, à se servir d'une arme", tant le poids d'un tel acte lui paraissait insupportable.
Des liens indéfectibles
"Plus on approchait et plus on riait. On a formé une belle équipe", a confié Magali quelques jours après son retour à la maison. Avec les 11 autres bénévoles du convoi, elle a tissé des liens indéfectibles. "Faire la route avec des inconnus, sans se poser de questions mais avoir un objectif commun... c'est une chance de les avoir rencontrés," explique-t-elle. "C'est une expérience qu'on n'oubliera jamais". Une expérience marquante qui a fait prendre du recul à une grande majorité des bénévoles. "Certains des chauffeurs m'ont dit, je ne serai plus jamais pareil. D'autres me disent : on doit mesurer la chance d'être en France", a également précisé Ludovic Verrier. Et les ennuis du quotidien, aux orties.
Pour les bénévoles, il fallait aussi faire preuve de tact, ne pas chercher à forcer les confidences. "C'était simplement important de leur montrer qu'on était là pour les aider. On ne leur a pas demandé de détails. On ne voulait pas les faire craquer", explique Klaus. "Mais j'étais étonné, comme au premier convoi, je ne voyais personne pleurer".
L'atmosphère s'est dégelée au fur et à mesure. Mais le plus marquant, c'était les sourires quand on est arrivé en France.
Christian Guillemot
Magali confirme, au début, il y avait peu d'échanges, les visages de ces femmes et de ces enfants étaient fermés. "Le désespoir, le choc, l'exil... ils se sont ouverts petit à petit", raconte la bénévole. Bénévoles et réfugiés se sont apprivoisés au fil du voyage.
Et maintenant ?
"Aujourd'hui, ils sont contents d'être au calme, loin des bruits de la guerre. Ils sont aussi très reconnaissants", explique Magali de retour à la maison. C'est elle qui les a hébergés chez elle pour leur première nuit en France. Cette dernière entend garder le contact avec Oxana, Halyna et Pavlo. Elle leur rend visite régulièrement et échange. Elle a appris qu'Oxana était professeur d'Histoire. La mère de famille entend aussi les accompagner dans leurs démarches. "Quant à l'ado, il a déjà repris des cours en distanciel", a assuré Magali, impressionnée. Mais elle le sait, tous ces réfugiés n'ont qu'une hâte : "rentrer chez eux au plus vite".
Concernant les cinq réfugiés déposés à Munich, Magali était sans nouvelle. Lorsque je l'ai contactée, elle avait appris que Veronika et Valentina se trouvaient finalement à Nuremberg. Les trois autres personnes, une mère et ses deux jeunes enfants, n'avaient pas encore donné de nouvelles.
Que devient Tim ? L'adolescent avait envie de retourner au plus vite auprès de ses nouveaux amis français, pour se rendre utile, comme il a pu le faire pendant le voyage. "Il s'est attaché à nous. Lors de notre arrivée en France, avant qu'il rejoigne sa grand-mère, je l'ai accueilli chez moi avec mes enfants qui ont 15 et 17 ans," explique Ludovic. Ce dernier n'exclut pas de le faire venir dans le Rhône, accompagné aussi sa grand-mère si elle le souhaite.
L'aventure a été possible grâce au concours de toute la collectivité, tient à souligner Ludovic Verrier. "Il y a eu de nombreux mécènes qui ont financé l'opération mais qui ont souhaité rester discrets". La réussite de l'opération est aussi due à une organisation maîtrisée et encadrée, des contacts avec des associations locales mais aussi avec Lyon-Ukraine, souligne Ludovic Verrier. Il met en garde contre des initiatives pleines de bonne volonté mais mal préparées.