Amertume chez les commerçants des Halles Paul Bocuse, dans le 3e arrondissement de Lyon. Il règne un calme inhabituel dans les allées. Ce temple de la gastronomie, d'ordinaire bondé à l'approche des fêtes de fin d'année, semble avoir été déserté. Ambiance. 

D'ordinaire, à l'approche des fêtes de fin d'année, des milliers de visiteurs se pressent dans les allées des Halles Paul Bocuse. Ce grand marché couvert devient alors "The place to be". Les clients amateurs de bonne chère se bousculent devant les étals des écaillers, fromagers et traiteurs. Mais cette année, la crise sanitaire est passée par là et l'ambiance est tout autre. À une semaine du réveillon du 24 décembre, rien ne manque dans ce temple de la gastronomie sauf les clients. Alors les commerçants n'ont pas le coeur à la fête. Les allées n'ont jamais été aussi désertes même si les Lyonnais se préparent à faire bombance. 

Ambiance morose 

Une morosité qui préoccupe les commerçants : "on est inquiet parce que les gens n'ont pas l'esprit à la fête. Les habitants du quartier sont toujours présents et ils nous font vivre mais ça manque d'émulation, il n'y a pas d'ambiance, c'est très calme, " constate Michel Blanchet, commerçant.  

Sur les 55 commerces des Halles, 15 sont des bars ou des restaurants. Ces derniers sont donc tous fermés pour cause de crise sanitaire. "D'habitude on fait une centaine de couverts par jour, les gens font leur repas de fin d'année et c'est juste magique, mais cette année, non !" déplore Thomas Védrine. Pour ce restaurateur, comme pour ses confrères, faute de recettes hivernales, l'avenir s'annonce sombre : "le chiffre d'affaires de l'hiver nous permet de passer l'été sans encombres. Or là, sans activité, cet été va être très compliqué."

Fréquentation en chute libre 

Ces derniers jours, les Halles Paul Bocuse ont enregistré jusqu'à moins 70% de baisse de fréquentation. C'est une première dans l'histoire de cette institution lyonnaise installée dans ce quartier depuis 1971. Ce sont d'abord les touristes qui font défaut mais pas seulement. "Il nous manque les touristes, ça c'est un fait," convient Claude Polidori, le Président des Halles Paul Bocuse. "En semaine, il nous manque les gens qui travaillent aux alentours car beaucoup sont en télétravail."
L'annulation des festivités du 8 décembre a aussi lourdement pesé : "on a malheureusement perdu la manne providentielle du 8 décembre. On sait qu'il y a trois millions de gens qui viennent à Lyon pour le 8 décembre, et bien, on en a eu zéro," explique avec amertume Claude Polidori. 

Aux Halles Bocuse certains commerçants ne veulent pas baisser les bras. En attendant des jours meilleurs, ils s'adaptent en misant sur la vente à emporter ou la livraison. Et la formule semble fonctionner. Ainsi, la Maison Cellerier a opté pour cette solution. Le traiteur de renom expédie environ 700 colis gourmands par semaine à sa clientèle. Des livraisons en 48 heures. "On ne sait pas si ça va tout rattraper mais ça va boucher des trous, et on va pouvoir faire un mois de décembre à peu près convenable," explique Pierre-Guy Cellerier avec le sourire. 

Les commerçants des Halles Bocuse réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires durant les mois de novembre, décembre et janvier. Mais cette année, les commerçants n'attendent pas de miracle à Noël. 

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