Un peu partout en France, les syndicats de policiers appelaient à un jeudi noir dans la profession. À Lyon, à la mi-journée, ils étaient environ trois cents rassemblés devant la préfecture du Rhône. Ils réclament des réponses concrètes quant à l'organisation de leurs services pendant les JO de Paris.
Les ballons sont aux couleurs des anneaux olympiques. Rouge, jaune, vert, blanc et noir. Le noir, justement. C'était la couleur choisie par les syndicats de policiers pour dénoncer, ce jeudi 18 janvier 2024, un manque de préparation à l'approche des JO de Paris.
"Nous sommes à six mois des Jeux, les policiers ne savent toujours pas quelles seront les restrictions de congés. Ils ne peuvent pas s'organiser". Alain Barberis est le secrétaire départemental du syndicat Alliance-Police Nationale, il ajoute : "et au-delà des congés, il y a aussi les conditions de travail".
Comment les agents vont pouvoir gérer la garde de leurs enfants pendant l'été ? On ne sait rien de ce qui nous attend. Il serait temps que l'organisation du travail soit, elle aussi, olympique !
Alain Barberis, représentant du syndicat Alliance - Police
Des questions, pas de réponse
Les syndicats alertent leurs autorités de tutelle depuis des mois. Ils attendent des réponses à des questions parfois toutes évidentes : où vont-ils travailler ? Dans quel service ? Resteront-ils en région ou devront-ils monter à Paris sur les sites olympiques ?
Se posent également les questions de l'accompagnement concernant la garde des enfants, mais aussi des mesures sociales et financières. Les syndicats réclament "des mesures pérennes et des primes exceptionnelles".
Christophe Pradier représente le syndicat UNSA Police. Selon lui, il y a des risques psychosociaux face à l'absence de réponse du ministère. "On n'est pas des robots. Quand on est humain, on a une famille, des enfants. Aucun d'entre nous ne peut dire aujourd'hui à sa famille où il sera cet été. Vous imaginez l'ambiance dans les familles..."
Un risque de sous-effectif ?
Selon les syndicats, 38 000 policiers des régions françaises devraient renforcer les effectifs à Paris durant les Jeux. "Il faudra une réserve de policiers, c'est pour cela que l'emploi sera maintenu à 100 %. Mais il y a aussi le quotidien avec les agressions, les appels au 17" selon Alain Barberis." Si certains se retrouvent à Paris, on sera clairement en sous-effectif" ajoute son collègue Christophe Pradier.
Après les discours, les policiers ont laissé s'envoler les ballons aux couleurs olympiques. La journée était prévue noire, mais ils ont continué d'assurer les urgences.