Deux hommes proches de l’ultradroite ont été mis en examen après avoir, "en réponse aux émeutes", délibérément percuté la voiture d’un père et sa fille de sept ans près de Lyon. Le conducteur, déjà condamné pour provocation à la discrimination, est en détention provisoire.
Deux hommes proches de la mouvance d'extrême droite ont été mis en examen pour "violences volontaires avec armes en raison de l'appartenance vraie ou supposée à une race ou une religion", après avoir percuté volontairement la voiture d'une famille en réponse aux émeutes, selon les informations de franceinfo ce jeudi 6 juillet.
La scène s'est déroulée devant l'entrée de l'hôpital Femme Mère Enfant de Bron, dans la banlieue est de Lyon (Rhône) ce samedi 1ᵉʳ juillet. Une voiture équipée de fausses plaques d’immatriculation percute volontairement, par l'arrière, le véhicule d'un père venu avec sa fille de sept ans pour consultation à l'hôpital. Ils ne sont pas blessés, mais très choqués. L'impact a été assez fort pour que les airbags de leur voiture se soient déclenchés.
Dans le véhicule entré en collision volontairement se trouvaient deux personnes suspectées d'être proches de la mouvance ultradroite. Le passager a été légèrement blessé. Il a été pris en charge par une infirmière. Le conducteur, quant à lui, a pris la fuite avant d'être arrêté un peu plus tard.
Des fusils de chasse et une boîte de 111 cartouches
À l'arrière de la voiture, les policiers ont trouvé un fusil de chasse de calibre 12 et une boite de 111 cartouches. Puis, au domicile du conducteur, deux autres fusils ont été saisis ainsi que des munitions.
Si le passager a affirmé, en garde à vue, qu'il n'avait aucune intention violente et qu'il avait juste bu, le conducteur a expliqué clairement avoir voulu s'en prendre "à des noirs et des arabes" dans le contexte des émeutes urbaines qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre.
L'homme a déjà été plusieurs fois condamné pour "provocation à la discrimination" et "dégradation". Il était interdit de port d'arme. Il a été placé en détention provisoire.
Un contexte de tensions exacerbées
Ces faits s'inscrivent dans un contexte de tensions exacerbées. Après plusieurs nuits de violences urbaines, des militants d’extrême droite s'étaient donné rendez-vous devant l'Hôtel de ville de Lyon, dimanche 2 juillet, dans la soirée pour une "opération de communication".
Pas de signe distinctif, mais des slogans évocateurs. “Bleu, blanc, rouge, la France aux Français” ou encore “on est chez nous” pouvait-on entendre sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux.
Le groupe, qualifié “d’hostile” par la préfecture, a rapidement été stoppé dans son action par les forces de l’ordre. Les gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les militants.