Le 02 avril 2019, un violent incendie ravage un immeuble place de la Croix-Rousse, dans le 4ème arrondissement de Lyon. 1 an et demi après le sinistre, la chaîne de responsabilité n'est toujours pas établie. Beaucoup de sinistrés doivent dorénavant prendre en charge leur solution de relogement.
Murielle Verger a la voix ténue. On sent que cela est très dur pour elle de parler de ce sujet. "J'en suis pour 15 000 euros de ma poche", nous apprend-t-elle. Depuis un certain temps, son assurance ne prend plus en charge le crédit de son appartement qui a brûlé le 2 avril 2019, 22 rue place de la Croix-Rousse (4e arrondissement de Lyon), ni sa solution de relogement. "Tous les mois, j'en ai pour 600 euros de crédit et 1 000 euros de relogement. C'est très très dur", nous confie-t-elle.
Litige entre assurances
Beaucoup d'assurances, comme celle de Murielle Verger, ont une date limite durant laquelle elles prennent en charge les frais des sinistrés. Au-delà, c'est l'assurance de la copropriété qui aurait dû prendre le relais. Mais celle du 22 place de la Croix-Rousse refuse tant que la chaîne de responsabilité n'a pas été établie par voie judiciaire.
Le feu a démarré dans la partie de l'immeuble appartement à un bailleur sociale. D'important travaux été menés et un ouvrier a touché une conduite de gaz. Alors qui est responsable ? Les tribunaux devront trancher.
"Est-ce l'entreprise qui a réalisé les travaux ? Est-ce la maitrise d'œuvre ? Est-ce le bailleur social qui aurait mal défini les travaux ? Est-ce que c'est d'autres services qui n'auraient pas informé sur la localisation de ces réseaux ? C'est très compliqué", nous explique Maître Yves Harteman, qui représente les propriétaires sinistrés.
Deux procédures en cours
Il y a une procédure pénale pour blessure involontaire (une personne a été blessée) avec un juge d'instruction saisie du dossier. Mais il y a également une procédure civile, dans laquelle un expert a été désigné. Attendu en décembre 2019, le rapport sur la chaîne de responsabilité n'a toujours pas été rendu.
"C’est une situation ubuesque. On ne comprend pas pourquoi les assurances ne veulent pas prendre en charge et attendent que la justice détermine les responsabilités", explique Jérôme Ardissonne, élu au conseil syndical de l'immeuble.
Il nous explique que depuis que son assurance ne prend plus en charge sa solution de relogement, il est obligé de vivre en Savoie dans un logement familiale. "On se sent démunis car on est face à des compagnies d’assurance qui usent de tous les moyens pour différer les paiements. Que ce soit le loyer ou les prises en charge. C’est toujours repoussé, repoussé, repoussé..."
Petite lueur d'espoir annoncée aujourd'hui par Maître Hartemann à ses clients. Les travaux pourront peut-être débuter avant que la chaîne de responsabilité soit judiciairement définie. "Obtenir la possibilité financièrement de réaliser les travaux, c'est ma priorité actuelle", nous dit-il.