Incivilités à Lyon : "les riverains se sentent abandonnés"

Bagarres, concerts de klaxons en pleine nuit, agressions, rodéos en moto ou en voiture... Le collectif "Lyon en colère" attaque l'Etat via la préfecture pour que des mesures soient mises en oeuvres. 
 

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Le collectif «Presqu’ile en colère» regroupe plus de 4000 personnes sur Facebook. Fondé l’an dernier, il se plaignait des nuisances nocturnes le week-end en centre-ville de Lyon. Mais le phénomène, selon ses membres, s’est amplifié. Des bagarres, des concerts de klaxons en pleine nuit, des agressions, des rodéos en moto ou en voiture... Ces derniers dénoncent une délinquance généralisée, en forte augmentation, et de plus en plus agressive.  

Ensemble, ils ont décidé de se faire entendre en justice. Edouard Raffin est leur avocat. En début d’année, ils ont intenté une première action contre la ville devant le tribunal administratif, toujours en cours d’instruction. Cette fois, c’est l’état, via la préfecture, qu’ils entendent mettre face à ses responsabilités.

A la recherche de nouveaux plaignants

Le collectif a entamé une nouvelle action collective. «On appelle tous les Lyonnais qui souhaitent interpeller l’état sur l’insécurité à nous rejoindre» a expliqué sur le plateau d’Entre-Deux Edouard Raffin, «et ensuite, il y aura une saisine officielle des autorités. Pour mener une action collective, il faut que toutes les personnes soient dans une situation similaire et conjointe. Là, le périmètre est l’ensemble de la ville de Lyon avec cette insécurité et ces nuisances qui sont communes». 
Cette action est actuellement en cours de recrutement de plaignants, via une plateforme dédiée « V pour Verdict ». Près de 200 personnes se seraient déjà manifestées.  

Reste la question de l’utilité d’une telle démarche. Aller devant un tribunal administratif a peu de chance de faire baisser la délinquance, mais pour maître Raffin, l’objectif est de mettre l’état face à ses responsabilités: «On attend une réaction. On ne constante aucune augmentation d'effectifs qui comblerait tous les départs en retraite et le feux de va-et-vient sur les effectifs de police. On ne voit pas de mesures ambitieuses pour résoudre la délinquance, il faut une volonté politique affirmée sur cette question de la sécurité…. lucide en utilisant tous les moyens de droit, les articles de loi et avoir en face une politique pénale qui condamne les délinquants quand ils sont pris».
A Marseille, l’État a été condamné à 10 000 euros de dommages et intérêts à cause de son inaction concernant les rodéos sauvages dans les quartiers nord. Un collectif d’habitants avait porté plainte et a eu gain de cause. A Lyon, il n'y aura pas de demande indemnitaire.

En attendant, la tension est vive. Lyon en Colère, qui se veut complètement apolitique, craint des débordements : «les riverains se sentent abandonnés», explique l’avocat. «Certains souhaitent se faire justice eux-mêmes, créer des patrouilles citoyennes ou des milices privées. C’est interdit par la loi. On veut éviter que ça arrive et qu’agresseurs comme victimes se mettent en danger.».

Le collectif Lyon en Colère se désolidarise ainsi complètement de l’appel au  rassemblement prévu samedi après-midi devant le palais de justice de la Cour d’Appel à Lyon, un rassemblement lancé semble-t-il par des groupuscules identitaires lyonnais. 
 

Entre Deux,  c'est tous les jours du lundi au vendredi à 11h53 sur France 3 Rhône-Alpes.

 
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