Insolite. La ville de Saint-Priest est propriétaire d'une oeuvre de Richter, estimée à plus de 10 millions d'euros, sa vente aux enchères pourrait rapporter gros

Son prix est estimé à plus de 10 millions d'euros... une toile du peintre allemand Gerhard Richter a été acquise par la ville de Saint-Priest en 1988 pour la somme de 100.000 francs, soit 15.000 euros.

"C'est une fierté pour la ville de Saint-Priest de posséder un tableau de maître de cette valeur. Ça a été une belle surprise," explique Gilles Gascon, le maire de la ville. 

Le conseil municipal de Saint-Priest débattait jeudi soir, 18 novembre 2021, du sort réservé d'un tableau du peintre allemand Gerhard Richter qui se trouvait depuis plus de 30 ans dans l'artothèque. Cette huile sur toile réalisée en 1987 et achetée à l'époque pour 100.000 francs (l'équivalent de 15.000 euros) par la commune vaut aujourd'hui une petite fortune. La côte du peintre a grimpé et l'oeuvre, intitulée "Abstraktes Bild 630-2", vaut plus d'une dizaine de millions d'euros aujourd'hui. 

"Gerhard Richter est un artiste-peintre vivant qui a une des plus grosses cotes mondiales aujourd'hui. Les dernières ventes de ses dernières oeuvres ont atteint des records mondiaux. J'espère qu'on pourra faire partie de ces oeuvres d'art qui pourront atteindre des sommets," explique Gilles Gascon, maire de Saint-Priest.

La petite ville de Saint-Priest détient cette huile sur toile depuis trente ans. A l'origine de l'achat : Robert Rivière, ancien adjoint à la culture. A l'époque, il avait fait le pari de dynamiser la commune à travers l'Art. "On voulait développer Saint-Priest. On en était convaincu, pour développer une ville, il fallait la faire connaître et pour cela, il fallait lui donner une histoire, des valeurs, un prestige par l'action culturelle". Cette stratégie avait un double avantage selon l'ancien adjoint, elle permettait "d'ouvrir la ville vers l'extérieur" tout "en apportant de la culture".

C'est l'un des conseillers technique de l'époque, "fin connaisseur d'art contemporain" et professeur d'université spécialiste de l'archéologie industrielle, qui avait attiré son attention sur cette oeuvre de Richter en particulier.

La ville de Saint-Priest a décidé de vendre le tableau qui ne pouvait pas rester dans l'artothèque. "La place de l'art n'est pas dans un coffre. Or au vu de la première estimation qui a été faite de ce tableau, il était important de le mettre en sécurité dans le coffre d'une banque lyonnaise," a expliqué Gilles Gascon. Mettre ce trésor à l'abri a un coût. "Il y a des conditions de conservation assez particulières. La facture annuelle est assez conséquente," résume l'édile.

La décision de mettre aux enchères cette toile a été débattue en conseil municipal jeudi soir. La vente a été actée à la majorité. Seuls trois conseillers d'opposition étaient se sont prononcés contre cette décision : deux conseillers écologistes et un conseiller France Insoumise. La vente aura lieu dans quelques mois. Toutefois, le bénéfice des enchères retournera à la culture. La commune l'a promis. L'argent sera notamment investi dans la rénovation du théâtre Théo Argence, mais aussi la création d'un nouveau cinéma ou l'agrandissement du conservatoire.

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