ISRAËL-PALESTINE : Scandalisé par l'invitation de Salah Hamouri, le grand rabbin de Lyon quitte un groupe de dialogue interconfessionnel

La mairie de Lyon a fait le choix de maintenir son invitation à Salah Hamouri pour une table ronde le 1er février 2023. Mais la présence de l'avocat franco palestinien suscite de nombreuses critiques. Daniel Dahan, grand Rabbin de Lyon, a décidé de quitter une instance de dialogue interreligieux crée en 2002.

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Le grand rabbin de Lyon a annoncé vendredi qu'il se retirait d'un groupe interconfessionnel créé par la mairie de Lyon, pour protester contre l'invitation par la municipalité de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, à l'occasion des 30 ans des Accords d'Oslo.

"Je ne peux donner ma caution morale à des personnes qui, au lieu de promouvoir la paix dans la cité, vont bien au contraire attiser les tensions communautaires", explique dans un communiqué Daniel Dahan, pour justifier son retrait de l'instance "Concorde et Solidarité".

Créée en 2002 à la suite de l'attentat contre la synagogue du quartier de La Duchère à Lyon, elle rassemble les représentants des cultes chrétien, juif et musulman.

Une conférence intitulée "Trente ans après la signature des Accords d'Oslo, regards sur la Palestine", sous l'égide du maire de Lyon Grégory Doucet (EELV), est prévue mercredi 1er février à l'hôtel de ville de Lyon. Parmi les participants à cette table ronde figure Salah Hamouri, avocat franco-palestinien expulsé le 18 décembre par Israël, après plusieurs épisodes de détention. Pour ce dernier la polémique résulte d' "une attaque idéologique menée par l'ambassade d'Israël qui n'a pas à s'immiscer dans les affaires intérieures françaises" .

Contacté par téléphone, Salah Hamouri répond aux critiques : "J'ai vécu toute ma vie sous occupation, le mot terroriste je sais qu'il sert à criminaliser les gens. Moi je continue de défendre les droits des Palestiniens et je suis contre l'occupation de l'Etat d'Israël, mais pas contre les juifs."

Qui est Salah Hamouri? 

Présenté comme "défenseur des droits humains et ancien prisonnier politique", par la mairie de Lyon, Salah Hamouri a été incarcéré entre 2005 et 2011 par la justice israélienne, accusé d'être proche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) , et d'avoir participé à un projet d'assassinat du rabbin, Ovadia Yossef, l'un des leaders du parti religieux d'extrême droite, Shass. Il avait alors plaidé coupable, "pour éviter 14 ans de prison". Alain Juppé, ministre des affaires étrangères de l'époque, avait estimé que "les aveux faits à l’audience n’avaient été corroborés par aucun élément de preuve".

Salah Hamouri, qui entre-temps a obtenu un diplôme d'avocat, a fait l'objet de 13 mois d'emprisonnement en 2017. 

Le président de la République, Emmanuel Macron, en personne, avait alors signé un courrier adressé à la femme de Salah Hamouri, Elsa Lefort, lui faisant part de son soutien "pour que ses droits soient respectés". 

Puis le juriste a de nouveau été placé en détention en mars 2022, sans accusation formelle. Natif de Jérusalem Est, en zone dite "occupée", il a été expulsé, dimanche 18 décembre 2022 vers la France. Il ne dispose pas de la nationalité israélienne, mais d’un permis de résidence, que les autorités israéliennes ont révoqué. Une décision condamnée par la France, et jugée "contraire au droit" a précisé le Quai d'Orsay. 

Le maire de Lyon s'explique 

"On l'invite pour ce qu'il est. Quelqu'un qui connaît la situation dans les territoires palestiniens, qui a passé un temps significatif en détention, a déclaré Grégory Doucet dans un entretien avec nos confrères du Progrès. J'offre la possibilité aux gens de l'entendre."
Le maire de Lyon avait proposé aux représentants "d'instances ou associations juives lyonnaises" de "convier autour de la table" un représentant "de leur choix".

Parallèlement à la décision du grand rabbin, l'Organisation Juive Européenne (OJE), qui lutte contre l'antisémitisme, a indiqué vendredi à l'AFP, par la voix de son avocate Julie Buk Lament, avoir saisi le tribunal administratif de Lyon en référé-liberté pour demander la suspension de cette conférence, au nom de "la neutralité du service public" et de la participation d'un "membre d'une organisation reconnue terroriste par la France et l'Union européenne".

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