La classe de 6e du collège Jean Perrin, dans le 9e arrondissement de Lyon, accueillait ce mardi 5 novembre 2024, le rappeur MC Solaar. Depuis la rentrée, Claude M'Barali, plus connu sous le nom de MC Solaar parraine un projet éducatif. L'artiste a assisté à un atelier d'écriture et d'expression qu'il a en partie financé.
Au collège Jean Perrin, ce mardi 5 novembre, il y avait atelier d'écriture, mais pas n'importe quel atelier, un atelier ludodidacte en présence du rappeur MC Solaar.
La ludopédagogie vise à apprivoiser les difficultés des apprentissages, en l'occurrence le français, par le biais du jeu, de l'autonomie, c'est d'ailleurs cet aspect qui a conquis l'artiste.
Un atelier "ludopédagogique"
"Nous accueillons aujourd’hui avec joie, l’artiste MC Solaar, qui est derrière vous. Il est présent aujourd’hui, car il a accepté de parrainer ce projet." Chemise blanche et jupe beige, debout devant ses, élèves, Virginie de Neuville, fait les présentations.
"Bonjour, je m’appelle Claude MC Solaar, je suis un rappeur qui aime bien écrire, qui aime bien la langue, voilà pourquoi je suis là aujourd’hui. Un rappeur c’est un chanteur qui ne chante pas," conclut-il avec le sourire.
Les élèves de 5e, connaissent déjà le rappeur, grâce à leurs parents, grâce à ses chansons mais le voir "en vrai" les impressionne un peu. Les sourires et les regards trahissent leur émotion.
C'est pourtant avec une grande discrétion que Claude M'Barali, alias MC Solaar, suit ce que font les élèves.
Manipuler, expérimenter, apprendre, dans cette classe, les activités s'enchaînent. Le maître-mot en "ludo pédagogie" est le jeu en autonomie. "En classe normale, tu t'assois et t'écoutes la professeur, détaille Aaron, élève de 6e, là, tu ne t'assois pas et tu fais par toi-même, et quand tu as besoin, tu as juste à appeler."
"Mes élèves n’ont pas forcément un parcours particulier, c’est juste qu’ils sont en difficulté. Ils l'étaient déjà en primaire. Mes cours sont d’autant plus adaptés à eux. L'atelier permet de retravailler des notions de façon ludique pour rattraper un peu le retard, explique Virginie de Neuville, leur professeur de français. Ce sont des élèves qui sont souvent en décrochage, par le biais du jeu, on raccroche. Travailler en autonomie, développer l’aspect ludique d'un exercice, ça leur donne plus envie de venir travailler en cours."
C'est Virginie qui a eu l'idée d'impliquer MC Solaar au Projet, il l'a épaulé, conseillé au moment de rédiger le programme, il a également financé une partie du matériel pédagogique.
"In vivo, c'est une réussite" pour MC Solaar
Un pari gagnant selon MC Solaar, admiratif du travail effectué. "Ce à quoi j'ai assisté, c’était une bulle sans personne avec son téléphone. Il y avait des interactions, de la complicité." L'artiste explique ce qui l'a motivé à participer à ce projet. "J'ai lu un dossier qui me semblait aberrant sur L’autonomie des élèves. Ce que j’ai vu aujourd’hui c’est que les élèves n’avaient pas besoin d’être surveillés, qu’ils se géraient seuls."
Claude a travaillé avec Virginie au moment de poser les bases du projet. "C’est un projet alternatif, mais il n’y a rien d’iconoclaste, c’est à eux de travailler, de passer d’un exercice à l’autre, de gérer le temps de travail comme ils le souhaitent."
Un plaidoyer pour l'éducation nationale
MC Solaar l'admet sans peine, revenir au collège pour lui n'est pas difficile, au contraire. "Je n'ai que des bons souvenirs parce que c’est un endroit où il y avait le savoir qui était transmis par les profs et des moments de joie à la récréation."
Le chanteur l'a souvent dit, l'école lui a permis de devenir qui il est aujourd'hui. "J'ai l'amour de l’école et du travail que font les professeurs." Il poursuit, "la période scolaire a été pour moi importante. Quoi qu’il en soit, même sous la torture, dit-il dans un sourire, je dirai toujours du bien des personnes qui constituent l’éducation nationale, c’est-à-dire les profs".
Le rappeur doit revenir dans quelques mois pour étudier les rimes, un domaine que l'artiste maîtrise à la perfection.