Du 26 février au 4 mars, l'équipe de gymnastique de Taïwan a établi son camp base à Lyon. L'objectif, s'entraîner en vue d'une qualification pour les Jeux olympiques en juillet prochain. Les gymnastes qui ont échoué à obtenir le billet pour Paris par équipe n'ont plus que deux compétitions pour se rattraper individuellement.
La sélection taïwanaise de gymnastique a posé ses valises à Lyon pendant une semaine. C’est dans le 8ᵉ arrondissement de la ville, au gymnase Vorontzov, que la délégation asiatique, composée de 4 femmes et un homme, a choisi d’établir son camp de base pour préparer les Jeux olympiques 2024.
“Nous sommes venus ici parce que l’équipe française s’entraîne aussi ici. Chaque jour, nous rencontrons les athlètes et nous leur serrons la main pour nous dire bonjour. Nous partageons un sentiment différent de l’entraînement dans notre pays”, explique Li-Shan Chen, manager de l’équipe taïwanaise, qui est déjà venue s’entraîner au pôle France de gym à Lyon en 2022 et en 2023. Un cadre idéal pour s’entraîner correctement.
“Ça nous apporte un nouveau point de vue sur l’entraînement, de voir d’autres types de performance”, ajoute la gymnaste qui accompagne ses athlètes.
“La raison principale est la qualification olympique”
Pour elle comme pour les sportifs de sa délégation, cette semaine d’entrainement à Lyon est décisive. “Ici, la raison principale est la qualification olympique”, explique Jui-Lin Jacky Shih, arbitre international, entraîneur de la délégation taïwanaise.
Les gymnastes asiatiques, à l’image des Français, n’ont pas réussi à se qualifier par équipe pour les Jeux olympiques de Paris en juillet prochain. Seules 12 nations ont obtenu le passe-droit lors des championnats du monde à Anvers en septembre dernier, Taiwan n’en faisant pas partie.
Il ne reste donc plus qu’une seule solution, se qualifier en individuel via le circuit coupe du monde composé de 4 étapes : Le Caire (15-18 février), Cottbus (22-25 février), Baku (7-10 mars) et Doha (17-20 avril). Sur chacune des compétitions, les 16 meilleurs gymnastes éligibles à un agrès (exercices au sol, saut, cheval d’arçons, anneaux, barres parallèles, barre fixe) reçoivent un nombre de points en fonction de leur classement.
Des talents prometteurs
Ces points sont ensuite additionnés pour obtenir un classement final. “En ce moment, nous avons une bonne place sur la barre haute. Le gymnaste, Tong Jiahong, a obtenu ses 60 points”, ajoute l’arbitre international.
Daniel Touche, ancien gymnaste qui a notamment participé aux Jeux olympiques de Rome en 1960, se dit d’ailleurs “étonné” du niveau des athlètes, qui à son époque, ne pratiquaient pas la gymnastique. “Il risque de faire une médaille à Paris”, affirme le gymnaste à la retraite en évoquant la performance de Lee Chih-kai, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo. Daniel Touche se rend régulièrement sur le centre d’entraînement pour observer les nouvelles recrues.
“Il a l’élégance. À l’échauffement, il fait le grand écart facial sans problème, ce qui lui permet de faire des ciseaux au cheval. Et puis, il est très dégagé au-dessus du cheval, il est très haut, ce qui fait qu’il peut faire des choses exceptionnelles. C’est beau à regarder. Moi, je me régale à chaque fois", ajoute l’ancien sportif, ému. De quoi potentiellement éclipser la France lors de la prochaine compétition.
À Lyon, des gymnastes dans les meilleures conditions possibles
Et c’est pour rester sur cette lancée que l’équipe taïwanaise a élu domicile à Lyon. Entre l’Allemagne et l’Azerbaïdjan, “nous n’avons pas besoin de retourner à Taïwan parce qu’il y a un grand décalage horaire. Nous devons tenir compte des différences de temps en Europe”, souligne l'arbitre international, mettant en avant un choix stratégique.
“C’est une installation fantastique. C'est de l’équipement olympique. On a tout à disposition pour bien pour se préparer à la compétition”, ajoute Jui-Lin Jacky Shih. Une localisation et des installations idéales, les gymnastes taïwanais ne peuvent pas rêver mieux.
Lyon. La ville rime définitivement avec jeux Olympiques pour l’équipe asiatique. Si la préparation se passe comme prévu, que les athlètes arrivent à se qualifier pour Paris 2024, la cité des gones devrait de nouveau ouvrir ses portes à la délégation dans l’espoir de briller en juillet prochain.