Jean-Francois Copé est à Lyon aujourd'hui. Il est très attendu ce soir aux voeux de la fédération du Rhône sur la question de la désignation du candidat de l'UMP aux prochaines municipales. Il apparaît aujourd'hui en plein recentrage politique au sein de l'UMP. Qui soutiendra -t-il ?
De retour devant les militants mardi à Villeurbanne (Rhône), Jean-François Copé veut corriger "les caricatures" dont il serait victime en présentant un visage plus rassembleur, alors que sa bataille pour prendre la tête de l'UMP a dégradé son image.
Il n'était que le chalengeur de François Fillon, le voilà président de l'UMP, mais seulement de manière provisoire - un nouveau vote aura lieu en septembre - et au prix d'une forte chute dans les sondages, qui l'ont vu dans certains cas passer derrière Marine Le Pen.
Désormais, le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), attendu mardi soir aux voeux de la fédération UMP du Rhône, a un double objectif: incarner le rôle de premier opposant à François Hollande, tout en gommant l'image donnée pendant la crise de son parti, où il a pu, comme François Fillon, apparaître jusqu'au-boutiste.
En première ligne des politiques défilant contre le mariage homosexuel, le 13 janvier, puis à Berlin la semaine dernière, où sa critique du chef de l'Etat depuis l'étranger a provoqué une polémique, Jean-François Copé s'est montré plus effacé lors de la convention UMP sur la famille, jeudi. Lors de ce rendez-vous, il s'est fait rassembleur, enjoignant ses militants à respecter toutes les opinions sur le sujet sensible du mariage homosexuel. Et s'il ne renie pas sa "droite décomplexée", cette tendance à "dire les choses sans tabou" sur des thèmes comme l'intégration ou la sécurité, il insiste aussi sur la "République courageuse et fraternelle".
Dès la rentrée, le 8 janvier dernier, Jean-François Copé s'était rendu au Conseil français du culte musulman (CFCM) et en était ressorti avec le retrait de la plainte de ce conseil contre son anecdote du pain au chocolat arraché des mains d'un jeune garçon pendant le ramadam.
"On est passé d'un moment de campagne à un moment de présidence. La ligne de la droite décomplexée, c'est toujours la sienne, mais il est important qu'il s'exprime en tenant compte de l'ensemble du mouvement", ajoute Valérie Debord, copéiste et déléguée générale adjointe à l'UMP.
Pour un ancien ministre de droite, "Copé est dans un recentrage complet, car il doit restaurer son image". "Il ressort abîmé de la crise, mais pas totalement disqualifié. Et si Fillon ne se présente pas en septembre, il n'aura pas trop à en faire sur la droite décomplexée pour gagner", ajoute cet élu, sous couvert d'anonymat.