Au Cercle de l’aviron de Lyon, club de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron, les proches des rameurs se sont réunis pour suivre la finale de l’épreuve du deux de couple aux Jeux Olympiques de Tokyo, mercredi 28 juillet. Après la victoire du duo lyonnais, la nuit a été forte en émotions.
Des cris, des larmes et surtout des applaudissements. Au Cercle de l’aviron de Lyon, c’est l’explosion de joie. Hugo Boucheron et Matthieu Androdias viennent de remporter la médaille d’or de l’épreuve du deux de couple d’aviron aux Jeux Olympiques de Tokyo. Familles, amis, coéquipiers, membres du club… À près de 10 000 kilomètres de Tokyo, ils sont environ une centaine réunie pour suivre l’épreuve dans ce club d’aviron lyonnais, où le duo de rameurs est licencié et s’entraîne depuis des années.
"Un modèle, un super-héros même"
Retour une heure et demie avant l’épreuve, l’ambiance est à la fête. Tous se remémorent de bons souvenirs partagés avec les deux athlètes. À commencer par Sophie Gaftiaux, la mère d’Hugo Boucheron. "Lorsqu’il s’est inscrit à huit ans, il était frustré car il n’avait pas l’âge pour faire des compétitions. Il piétinait parce que c’était son objectif premier. C’est un compétiteur né."
Les licenciés du Cercle de l’aviron de Lyon, eux, ont toujours été aux premières loges de son ascension. "Quand j’avais 11 ans, je le voyais s’entraîner avec l’uniforme de l’équipe de France, se rappelle Zacharya Abdellaoui, rameur sénior. Il a toujours été un modèle, un super-héros même."
La foule en effervescence
Doucement, la pression grimpe. Les proches s’installent au premier rang, devant l’écran où sera diffusée l’épreuve. Les rires laissent place à un mélange de concentration et d’angoisse, comme si eux aussi allaient devoir ramer. "Le stress commence à monter, c’est une échéance qu’on attend depuis longtemps", commente Marie Andry, la compagne de Matthieu Androdias. Pour Diane Teste, la compagne d’Hugo Boucheron, c’est plus de "l’impatience que du stress. On y croit."
À 2h30 du matin, ça y est : les visages d’Hugo Boucheron et Matthieu Androdias apparaissent à l’écran. Les applaudissements retentissent dans le local. La course débute, un moment attendu depuis cinq ans pour certains. Tous les yeux sont rivés sur l’écran, chacun vit l’épreuve à sa façon. Tandis que Marie Andry ne décroche pas un mot, imperturbable, Sophie Gaftiaux, la mère d’Hugo, ne tient pas en place. "Allez les garçons !", crie-t-elle sans cesse en sautant sur place, poings serrés. Son effervescence gagne la foule. Tous les 500 mètres parcourus, l’excitation monte en grade.
"L'un des plus beaux jours de ma vie"
Six minutes et 33 centièmes de seconde. C'est le temps qu’il aura fallu aux deux rameurs lyonnais pour aller décrocher la médaille d’or, devant les Pays-Bas (+0’’20) et la Chine (+3’’30). Quand le duo franchit la ligne d’arrivée, l'ambiance est à son comble. "Le cercle, le cercle, le cercle", scande la foule, euphorique. Jérôme Prébonnaud, l’entraîneur d’Hugo Boucheron depuis 19 ans, est en larmes. "C’est incroyable, c’est historique. C’est l’un des plus beaux jours de ma vie. Voir Hugo à ce niveau-là, c’est formidable. C’est mon deuxième gamin. Je suis tellement heureux, tellement fier."
La mère d’Hugo prend le coach dans ses bras. S’en suit un long silence avant de lâcher : "Merci Jérôme". Émue jusqu’aux larmes, elle peine à trouver ses mots lorsque les champions reçoivent leur médaille d'or. "C’est beaucoup de travail, ils n’ont pas eu des années faciles. C’est le Graal, je suis très fière." Dans quelques jours, tous se sont donnés rendez-vous pour célébrer de nouvau le sacre, lorsque les champions olympiques seront de retour à Lyon.