A partir du mercredi 4 avril, le procès en appel de Michel Neyret se tient au Palais de Justice de Paris. Condamné à trente mois de prison ferme en première instance, l'ancien patron de l'anti-gang lyonnais devra à nouveau répondre de ses liens sulfureux avec des délinquants.
C'était le 5 juillet 2016, l'ancien commissaire Michel Neyret était condamné à 30 mois de prison ferme. Lui qui avait fait jusque là 8 mois de détention préventive devenait donc éligible à une peine de prison aménageable, hors les mûrs de la Santé, où il était détenu.
Mais voilà, le Parquet a décidé de faire appel. Retour donc mercredi 4 avril 2018 à la case Palais de Justice de Paris pour l'ancien patron de l'anti-gang, pour de faits qualifiés de corruption par la cour lors du procès en première instance, en juillet 2016. (suite du reportage après la vidéo archive du 5 juillet 2016).
Michel Neyret a été commissaire de 1983 à 2004 à la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Lyon. Lors de cette dernière année, il reçoit la Légion d'honneur. De retour entre Saône et Rhône avec le grade de commissaire divisionnaire en 2007, il devient directeur-adjoint de la police judiciaire.
En octobre 2011, il est mis en examen notamment pour trafic d'influence, corruption et association de malfaiteur. On lui reproche ses liens sulfureux avec des figures du milieu lyonnais : Gilles Génichou, mis en cause dans une enquête sur un trafic international de stupéfiant et son cousin Stéphane Alzraa, un franco israëlien originaire d'Irigny (Mét. de Lyon), qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international dans l'affaire de la fraude à la taxe carbone.
Indic ou corrupteur ?
Neyret a -à de nombreuses reprises- transmis des fiches de Police à Gilles Bénichou, qu'il qualifie "d'indic", alors que celui-ci le couvre de cadeaux et lui donne de l'argent, les deux hommes s'affichant volontiers dans les soirées lyonnaises. Ses informations obtenues de Michel Neyret, Gilles Bénichou les monnayera auprès ses contacts dans le milieu.
Un "pacte de corruption" constitué pour le Président du tribunal correctionnel de Paris qui avait donc condamné l'ancien grand flic à trente mois de prison ferme.
Deux anciens policiers grenoblois également rejugés en appel
Trois des huit prévenus qui ont comparu en première instance au côté de Michel Neyret seront rejugés à ses côtés, le parquet ayant fait appel de leur jugement.
C'est le cas du commandant Gilles Guillotin, auteur d'un livre sur l'affaire, et du commissaire Christophe Gavat qui avaient bénéficié d'une relaxe. En poste à l'antenne de la PJ de Grenoble à l'époque des faits, il leur est reproché d'avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron. Le 5 juillet 2016, le tribunal correctionnel de Paris les avait relaxés. Gilles Guillotin, qui a pris une retraite anticipée en 2012, était l'invité de France 3 Alpes le 6 juillet 2016.