On l’appelle éco-anxiété, solastalgie ou dépression verte… Une angoisse liée aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles qui en découlent. Cette angoisse toucherait de plus en plus de monde, notamment chez les jeunes. Pris entre colère, désespoir et culpabilité, quelles solutions peut-on apporter aux éco-anxieux pour les aider à envisager un avenir meilleur ?
"Pourquoi faire des études si je dois mourir bientôt à cause d'une planète asphyxiée ?" C'est un exemple de questionnement "d'éco-anxieux". La notion "d'éco-anxiété" a été conceptualisée dès 1996 par Véronique Lapaige, médecin-chercheur en santé publique et en santé mentale.
Depuis, les articles se multiplient dans les médias et chez les professionnels. Et, s'il n'existe pas de définition de ce "trouble", tous s'accordent pour dire qu'il ne s'agit pas d'une maladie mentale mais plutôt d'une angoisse par anticipation devant la menace climatique.
Fortes chaleurs, incendies, inondations, sécheresse... Les catastrophes naturelles ne sont plus des décors de science-fiction mais une réalité de plus en plus présente et pas seulement à l'autre bout de la planète. Une réalité inquiétante qui se déroule juste là sous nos yeux. Une réalité ressentie comme une menace qui peut conduire à un sentiment d'intense préoccupation, de vigilance, d'impuissance et de colère.
Selon une étude de la mutualité française, un Français sur deux âgé de 16 à 25 ans se dit "très" ou "extrêmement inquiet" face au changement climatique. Et cette éco-anxiété peut être ressentie de façon violente. Souvenons-nous de Greta Thunberg en 2019 devant l’ONU : « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. » Pour les jeunes, anxiété climatique et colère sont indissociables : la première (l’éco-anxiété) surgit devant le spectacle de la destruction de la biosphère tandis que la seconde (l’éco-colère) se nourrit de l’inaction collective des dirigeants politiques.
Lutte contre l'éco-anxiété peut passer par le militantisme mais pas seulement. D'autres solutions dans la vidéo ci-dessous. Un éclairage d'Aurélie Darblade, Mattéo Vivier, Nicholas Murray et Coline Tison.
"La crise écologique est aussi une crise existentielle" constate Charline Schmerber, psychothérapeute et co-fondatrice du premier réseau français de thérapeutes dédiés à l'éco-anxiété. Ce à quoi répond Véronique Lapaige : " Il ne faut pas voir l'éco-anxiété uniquement comme un problème mais aussi comme un moteur pour changer les choses."
Selon elle, il existe des solutions simples pour gérer au mieux comme éviter de répéter en boucle à quel point notre monde est voué à une fin terrible et surtout limiter un maximum la consultation des réseaux sociaux sur ces sujets anxiogènes.
Aller se ressourcer quelque part loin des villes en prenant soin de ne pas laisser de traces indélibiles de nos passages sur les chemins peut être aussi une solution.
"L'éco-anxiété" est le thème de L'info en plus du vendredi 28 avril à 18H45 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Sandra Méallier reçoit Yvan-Marc Juillard, psychologue clinicien et auteur de " Eco-anxiété, mieux gérer ses émotions liées au dérèglement climatique" et Juliette Lesueur, qui pour lutter contre l'éco-anxiété qui a choisi l'engagement associatif.