L'entreprise Cotelle, appartenant au groupe américain de produits d'hygiène et ménagers Colgate-Palmolive, a annoncé fin janvier qu'elle comptait fermer ce site de l'agglomération lyonnaise. Il emploie 104 salariés et une quinzaine d'intérimaires, et fabrique de l'eau de Javel Lacroix et des berlingots d'assouplissant Soupline. Personnels et politiques espèrent sauver cette usine plus que centenaire.
La direction a justifié sa décision de cessation d'activité par un "déclin structurel des volumes de ventes de produits à base d'eau de Javel en France depuis 2018" et une baisse des volumes de production du site "de 46% depuis 2007, malgré 10 millions d'investissements réalisés sur le site entre 2018 et 2023". Dans le cadre de la négociation d'un plan de sauvegarde de l'emploi, "aucun arrêt de production ne serait envisagé avant septembre 2024", promet Cotelle.
"C'est proprement scandaleux", a jugé le député Alexandre Vincendet, ex-LR, à l'issue d'une rencontre, jeudi 14 mars, avec la direction et les représentants du personnel, alors que, selon lui, l'usine a dégagé un bénéfice de 1,7 million d'euros en 2022. Dans le cadre de la loi Florange, un cabinet a été mandaté pour trouver un éventuel repreneur et plus de 200 entreprises auraient été contactées.
"Ce qu'ils nous proposent, c'est lamentable"
Depuis fin janvier, les représentants du personnel refusent les négociations en vue d'une fermeture du site. "Notre premier objectif est de maintenir le site", a assuré Jean Martins, secrétaire général CGT Cotelle, syndicat majoritaire. "Ce qu'ils nous proposent, c'est lamentable", a complété Christian Dupoizat, élu CGT, en parlant des indemnités proposées aux salariés, dont la moyenne d'âge est de 54 ans, avec 26 ans d'ancienneté, selon les syndicats.
Dans un communiqué fin février, l'entreprise disait envisager de "confier sa production européenne de produits à base de Javel, actuellement produit sur le site de Cotelle à Rillieux-la-Pape, aux sites français et belge d'un fabricant européen spécialisés dans ce domaine". Selon les syndicats, il s'agit du groupe britannique McBride, spécialisé dans les produits d'entretien. "Ce qu'on trouve doublement dramatique, c'est que les productions ne resteraient même pas dans le groupe" Colgate-Palmolive, qui possède une autre usine en France, à Colombes (Hauts-de-Seine), a déploré Michel Muzyczka, de la CFE-CGC.
D'autres usines, notamment dans la Drôme et en Charente, produisent de la Javel, sous d'autres marques.