André Olivier, 81 ans, figure emblématique du groupe Action directe, a été libéré après avoir purgé 38 années de réclusion criminelle. Cette libération marque la fin d'une époque tumultueuse de l'histoire de l'"activisme armé et révolutionnaire" prôné par le groupe d'extrême gauche et qualifié de terroriste par la justice française.
André Olivier était l'un des fondateurs et leaders principaux de la branche lyonnaise d'Action directe, groupe d'extrême gauche actif en France dans les années 1980. Il a été libéré à 81 ans de maison centrale de Saint-Maur, dans l’Indre après 38 années emprisonné.
Selon nos confrères du Monde, il a été libéré le 14 octobre sous bracelet électronique, et sous plusieurs contraintes, dont l’interdiction de publication et déclaration publique.
L'ancien militant avait reçu deux condamnations majeures pour ses activités au sein du groupe Action directe. Le 29 juin 1989, la cour d'assises spéciale du Rhône l'avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 18 ans. Cette sentence était liée à une série de braquages et d'attentats menés au nom de la lutte anticapitaliste et anticolonialiste.
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En 1995, la cour d'assises spéciale de Paris lui avait infligé une peine de 30 ans de réclusion criminelle, le jugeant coupable d'avoir participé à une série d'attentats commis dans à Paris.
Fondation d'Action Directe
André Olivier était un ancien professeur de français. Il avait fait ses études de lettres à Lyon et avait participé au mouvement "La gauche prolétarienne" pendant les événements de mai 68. Son passé d'intellectuel et son expérience militante ont contribué à façonner son idéologie révolutionnaire.
En 1979, André Olivier a cofondé Action Directe avec Jean-Marc Rouillan.
Cependant, des désaccords personnels ont rapidement conduit à une scission, et André Olivier a créé la branche lyonnaise d'Action Directe, également connue sous le nom d'"Affiche Rouge".
André Olivier considérait que l'action politique traditionnelle était inefficace pour réformer la société et considérait comme nécessaire le passage à l'action violente. Il voyait Lyon et la région Rhône comme une place forte du capitalisme, ce qui en faisait une cible privilégiée pour ses actions au nom de la lutte anti-impérialiste et de la réappropriation prolétarienne.
Sous la direction d'Olivier, la branche lyonnaise d'Action directe a commis plus de 30 braquages et attentats, ainsi que trois assassinats entre 1980 et 1986. Contrairement à la branche parisienne, le groupe lyonnais opérait dans une clandestinité totale.
Arrestation et procès
André Olivier a été arrêté fin mars 1986 à Villeurbanne. Son arrestation a conduit à la découverte d'une planque contenant des informations cruciales sur les activités du groupe. Lors de son procès en 1989, Olivier a refusé de reconnaître la légitimité du tribunal, qualifiant la justice de "réactionnaire".
Le 14 janvier 1989, André Olivier a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour ses actions au sein d'Action directe. Près de 40 ans plus tard, il reste une figure controversée de l'histoire du terrorisme français, incarnant la radicalisation de certains mouvements d'extrême gauche.