Le maire de Lyon, Gregory Doucet augmente largement la dette de la ville

Pour financer de multiples investissements et ses frais de fonctionnement, la ville compte investir 1.25 milliard d'euros en 6 ans. Elle augmentera sa dette de 63%. L'opposition évoque un risque de "surendettement".

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Priorité à l'écologie et au bien-être... Et tant pis si ça coûte cher. Le maire de Lyon, Grégory Doucet a présenté, jeudi 28 janvier, les orientations budgétaires et financières de son mandat. Il compte augmenter fortement l'endettement de la ville, suscitant l'inquiétude de l'opposition.

 

+63% de dette en 6 ans

Rénovation énergétique des bâtiments, végétalisation des rues, ouverture de nouvelles crèches ou de nouvelles classes… La majorité écologiste de Lyon a dévoilé, pour la première fois de son mandat, ses projets et les moyens qu'elle se donne pour les financer. Elle compte investir 1,25 milliard d'euros en 6 ans, soit 20% de plus que lors du mandat précédent de Gérard Collomb et Georges Kepenekian. Pour cela, la dette de la ville augmentera de 63% en 6 ans. "Il faut investir maintenant pour l’avenir, cela nous coûtera moins cher que d’attendre que la situation environnementale et sociale ne se dégrade", justifie Audrey Hénocque, première adjointe EELV à la ville de Lyon, en charge des finances.

Aux inquiétudes sur l'augmentation de la dette financière, elle répond "dette écologique" : "trop peu a été fait au niveau de la rénovation thermique des bâtiments et de la réduction de la place de la voiture". Et elle ajoute la "dette patrimoniale""les équipements publics de la ville sont dans un très mauvais état. A notre arrivée, les services de la ville ont tiré la sonnette d’alarme : ils nous demandaient plus de 1,5 milliard d’investissement pour faire face aux obligations réglementaires et aux maintenances des bâtiments non effectuées par le passé."

Le nouveau maire de Lyon assume ses choix, face aux critiques de l'opposition, et en premier lieu de l'ancien maire, Gérard Collomb.

 

 

"On va vers le surendettement"

Mais aussi légitimes soient les dépenses, une dette doit être remboursée : il faudra 11 ans pour solder cet emprunt. La ville de Lyon, qui a bénéficié d'une très forte expansion économique et d'une gestion financière serrée durant les mandatures de Gérard Collomb, peut aujourd'hui se permettre une augmentation de son endettement. Mais pour l'ancien maire de Lyon, président du groupe Pour Lyon, les critiques sur "les dettes écologiques et patrimoniales" qu'il aurait contractées ne passent pas. Il revendique avoir lui aussi "investi pour l'avenir ", mais "sans laisser filer la dette""nous avons été prudents sur la masse salariale avec seulement 83 créations de poste sur le mandat. Nous avons ramené la dette de 421 millions d’euros à 389 millions d’euros en 2019. Est-ce que cela nous a empêchés de développer notre ville, est-ce que nous ne l’avons pas embellie, est-ce que nous n’avons pas mis de la nature en ville ?", lance-t-il. Et en pleine crise économique issue de la crise sanitaire du Covid, il prévient : "imaginez si nous avions eu des finances dégradées, ce que cela aurait pu donner. On se dit qu’on n’est jamais à l’abri d’un coup dur, il faut être extrêmement prudent. (...) C’est une politique qui sort du raisonnable. On va vers le surendettement et je crains que vous ne soyez contraint de faire appel aux contribuables", conclut-il.

 

Investissements et budget de fonctionnement en hausse

Les investissements doivent financer le développement durable de la ville, avec la rénovation énergétique des bâtiments, un éclairage urbain moins consommateur d’énergie, ou encore l'acquisition de véhicules moins polluants. Ces fonds doivent aussi permettre l'augmentation du nombre de classes scolaires et de places en crèches, et aussi favoriser les secteurs de la culture, du sport, de la jeunesse, l'économie sociale et solidaire, ainsi que les équipements pour personnes âgées ou les personnes précaires. Enfin, la ville souhaite se doter d’un budget participatif pour mettre en œuvre la participation citoyenne dans les quartiers. Le budget de fonctionnement est quant à lui amené à augmenter de 2% par an, suite à des augmentations de salaires et à la création d'une centaine de postes pour accompagner l’ouverture de nouveaux équipements notamment. La dette de la Ville s’établirait ainsi autour de 640 millions d’euros par an d'ici 2026 (11 années pour rembourser) contre 389 millions d’euros en 2019 (3,5 années pour rembourser). 

Le vote du budget aura lieu lors du conseil municipal du 25 mars. 

 

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