Par leur activité professionnelle, les pompiers sont exposés aux PFAS. Des tests pratiqués récemment ont révélé qu'ils sont tous contaminés. Neuf organisations syndicales demandent la reconnaissance de certaines pathologies (dont des cancers liés à l'exposition aux PFAS) comme maladie professionnelle.

Mardi 28 mai 2024 sur l’esplanade des Invalides à Paris, les pompiers ont de nouveau participé à une opération de tests aux PFAS.

Les tests ont été réalisés sur un ensemble de pompiers venus de toute la France dont le Rhône et la Drôme. Les résultats ont été remis au ministère de la santé et de la prévention, ainsi qu'au ministère de l'intérieur, dont dépendent les pompiers.

Présence de PFAS chez tous les pompiers testés

Le 16 mai dernier, neuf organisations syndicales de pompiers se sont rassemblées à Paris, place de la république, pour dénoncer les conditions de travail des soldats du feu, exiger une hausse de la prime de feu.

"Les représentants d'EELV et ceux de l'association "génération future" nous ont proposé de pratiquer ces prélèvements de cheveux pour rechercher des PFAS, les fameux polluants éternels sous contrôle d'huissier", explique Manuel Coullet, secrétaire national du syndicat SUD SDIS.

"Nous avons réalisé 19 prélèvements sur des pompiers venus de toute la France, avec des profils différents, le plus jeune a 23 ans, le plus âgé, plus de 50 ans, pour détecter la présence de polluants éternels." Outre l’exposition quotidienne aux dangers extérieurs, les pompiers sont exposés aux PFAS présents dans les matériaux imperméables et les mousses anti-incendie qu’ils utilisent.

"Ces tests visent à pointer une double urgence, légiférer sur les PFAS et prendre des mesures pour préserver la santé des pompiers", détaille le syndicaliste.
Les organisations mettent en avant qu'une menace permanente pèse sur les pompiers, de manière plus appuyée que le reste de la population.

Leur espérance de vie à la retraite est moins longue. "Les sapeurs-pompiers méritent un suivi médical plus sérieux et plus régulier y compris postprofessionnel."

La reconnaissance de certaines pathologies comme maladie professionnelle

Vingt PFAS étaient recherchés via le kit fourni, 100% des pompiers étaient positifs à au moins un PFAS.

"À peu près toutes les interventions de pompiers les exposent aux PFAS, lors des feux urbains avec tout ce qui est contenu dans les matériaux. Les feux de forêt avec les retardateurs de flamme et les mousses des extincteurs, exposent aux PFAS et enfin les tenues de protection contiennent aussi des polluants."

Manuel Coullet souligne qu'il existe d'autres possibilités. "D'autres pays comme le Canada, interdisent les PFAS dans les tenues des pompiers."

Si déjà nous n'avons plus de PFAS sur les vêtements de protection, ni dans les mousses que nous utilisons, on aura fait un grand pas en avant.

Manuel Coullet

Secrétaire National du syndicat SUD SDIS

"La santé des pompiers est menacée faute de décision politique et de moyens mis en œuvre et il est temps que les employeurs nous protègent en faisant des tests réguliers et par la reconnaissance de certains cancers (prostate, foie, reins) comme maladies professionnelles " explicite Manuel Coullet.

Le ministère de l'intérieur doit à présent demander au ministère de la santé de réviser le tableau des maladies professionnelles.

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