Les rencontres internationales du dessin de presse mettent à l'honneur un métier est en voie de disparition

Exagérer les traits pour railler, le dessin de presse, l'art délicat de la satire. Lyon caricature l'actualité lors des rencontres internationales du dessin de presse. Journaliste et dessinateur une vocation de plus en plus sous le feu des critiques.

Leur matière c'est l'actualité, leur talent, l'impertinence en quelques traits. Les dessinateurs de presse sont à l'honneur aux rencontres internationales à Lyon. Une cinquantaine d'artistes sont invités, 300 dessins témoignent de la vitalité de la création. En France seule une dizaine de personnes, vit de cet art de faire mouche avec humour. Conjuguer le métier de journaliste et celui de dessinateur, un genre en voie de disparition, notamment dans la presse quotidienne.

C'est difficile de ne faire que ça, mais le dessin de presse, plaît au public, le regard porté sur moi quand je parle de mon métier est plutôt favorable, il y a un côté magique sur le fait de dessiner vite et que cela raconte quelque chose

Xavier Lacombe, dessinateur de presse

Xavier Lacombe est collaborateur pour Siné mensuel et Marianne, la part du dessin de presse représente pour lui, un travail à mi-temps. Comme d'autres il développe d'autres activités à côté, comme l'illustration, des interventions dans les écoles. Malgré les difficultés du métier, de nouveaux talents émergent, il y a une force d'attraction.

À l’origine le dessin sert à illustrer des articles dans les journaux avant la photographie. À la fin du 19ème siècle il traduit un point de vue éditorial, naît alors la tradition de la caricature, du latin caricare qui signifie charger. Le premier quotidien satirique est créé en 1832, Charivari, qui s'attira des déboires judiciaires pour ses comparaisons du roi Louis-Philippe avec une poire. En 1881 l'adoption de la loi sur la liberté de la presse,libère les crayons. En 1915 paraît le Canard Enchaîné, il fait encore aujourd'hui part égale, entre articles et dessins humoristiques. Avec la création de Charlie Hebdo dans les années 70, la satire franchit un cap, vers l'humour noir.

Le cartoon a pour vocation d'aller chercher le public par la main : c'est une information accompagnée d'un regard critique, subjectif, une interprétation graphique de la réalité.

Rire du pire : La profession est bien souvent sous le feu des critiques. Récemment, un croquis de Coco, sur le thème " Ramadan à Gaza" sur la famine qui menace les habitants, paru dans les pages de Libération, a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux et dans les rangs de l'Assemblée nationale. La dessinatrice a même reçu des menaces de mort.

Le cas le plus retentissant c'est l'affaire des caricatures de Mahomet, publiées dans un journal danois. Il avait conduit à la mise à prix de la tête de ses auteurs. Plus tard le même sujet a été prétexte à l'attentat meurtrier de Charlie Hebdo en 2015. Après la vague de soutien à la liberté totale d'expression, une question s'est fait entendre : Peut-on rire de tout ? Selon l'association Cartoon for Peace, fondé par le dessinateur Plantu, dans le monde, le motif le plus souvent invoqué contre les dessinateurs de presse, c'est " insulte à un dignitaire de l'Etat ou à une autorité religieuse ou politique.
Le dessin peut frapper aussi fort qu'une arme.

 

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