Déboutés une première fois, les malades du nouveau Lévothyrox réclament toujours justice. Ils ont assigné, au civil, le laboratoire Merck devant la cour d'appel de Lyon ce 7 janvier 2020. Quel est leur état d'esprit en attendant la décision du 9 avril ? Entretien avec une plaignante, Aline Bonnano.
Ce second procès était très attendu. La Cour d’appel de Lyon tenait audience ce mardi 7 janvier afin d'examiner le recours de plus de 3000 plaignants, des malades de la thyroïde dénonçant un défaut d’information du laboratoire Merk sur le changement de formule du Lévothyrox.
Aline Bonnano fait partie des plaignants.
Elle, qui "depuis deux ans, tous les six mois, se rend en Italie pour chercher ses médicaments" fait partie de ceux qui continuent à réclamer justice. Après avoir été déboutés en première instance, 800 ont jeté l'éponge.
Parce qu'ils n'ont plus "confiance en la justice, mais aussi des problèmes financiers. Il y a des gens qui ne peuvent plus suivre, faute de protection juridique. Et puis, la façon dont la première instance s'est déroulée, c'est vrai que ça en a déconcerté quelques uns", concède Aline Bonnano.
La nouvelle formule du Lévothyrox, médicament produit par le laboratoire Merck, serait à l’origine de nombreux effets indésirables, selon les plaignants. Mais voilà, toute faute du fabricant a été écartée à l'issu du premier procès. Et, une étude de l’Agence du médicament « n’a fait état d’aucun problèmes de santé grave ». Ce que réfute Aline Bonnano.
Déni de la souffrance
Pour la vice-présidente de l’Union pour la Prévention et la Gestion des Crises Sanitaires, les patients victimes de cette nouvelle formule du Lévothyrox, "refusent ce déni de la souffrance des malades. Depuis plus de deux ans, des personnes se retrouvent en situation d'hypertyroïdie importante, avec des problèmes cardiaques, des problèmes hépathiques, des douleurs type fibromyalgie. Que l'on soit reconnu victime et cobaye !"
Un traitement indispensable à la vie
"Qu'on nous laisse l'ancienne formule du Lévothyrox à disposition !" réclame, encore et toujours, Aline Bonnano. Son association a demandé que la création d'une commission ad-hoc sur le suivi des patients soit inscrit à l'ordre du jour du comité devant se réunir le 8 janvier.
Le suivi des patients, "qui n'a pas été fait au moment du changement de formule. Nous sommes restés pendant six mois, à ne pas savoir ce qui nous arrivait, à redouter des reprises de cancer du fait de symptômes épouvantables. Et aujourd'hui, il y a des gens qui préfèrent prendre des médicaments qui ne sont pas remboursés alors qu'il s'agit d'un traitement indispensable à la vie. Simplement à la vie".
- Vous demandez le retour à l’ancienne formule ?