Après un mouvement de grève inédit le 1er décembre dernier, les assistants d'éducation (AED), chargés de surveiller les élèves dans les collèges et lycées, sont encore en grève ce mardi 19 janvier 2021. Ils demandent une réforme de leur statut mais aussi des améliorations de salaire et des primes.
Les surveillants des collèges et lycées, dit assistants d’éducations assistants d’éducation (AED), montent une nouvelle fois au créneau en quelques semaines. Une première journée "vie scolaire morte" avait eu lieu le 1er décembre dernier. Ils se mobilisent à nouveau ce mardi 19 janvier 2021. Ces personnels de l'Education nationale sont grève dans toute la France.
A Lyon, les assistants d’éducation se sont rassemblés en début d'après-midi devant les grilles du rectorat, rue de Marseille. Ils étaient plusieurs dizaines. Sur leur banderole, on pouvait lire : "A bas les contrats précaires. AED, AESH en colère".
Absence de réel statut et manque de considération
Ceux que l'on surnommait autrefois les "pions" dénoncent la précarité de leur situation professionnelle révélée par la crise sanitaire Covid. Dans un communiqué l’intersyndicale dénonce "manque de protection face à la circulation du virus, déstabilisation de leurs missions face à la mise en place des protocoles sanitaires dans les établissements, changements de lieu de travail incessants et abusifs pour faire face au manque de moyens de remplacement dans les vies scolaires". L'intersyndicale pointe également l'absence de revalorisation des salaires et l'absence de versement d'une prime d’Éducation Prioritaire (prime REP/REP+). Autre revendication, inchangée par rapport à la journée de mobilisation de décembre : les assistants d'éducation réclament la création d’un véritable "statut".
"C'est un paradoxe : de plus en plus de personnels souhaiteraient continuer... mais au-delà des 6 ans (NDLR: délai maximum), c'est au revoir et merci... " déplore Samuel Delor, CGT Educ'Action 69 et professeur en poste à Vénissieux. Ce sont en fait deux statuts qui pourraient être mis en place, selon lui : "un statut pour les étudiants, calqué sur l'ancien statut des surveillants, et un métier à part entière," résume-t-il.
Les missions des AED ne se bornent pas à la surveillance. Ce sont aussi des personnels de Vie Scolaire qui participent pleinement aux tâches éducatives, aux côtés des équipes enseignantes. "Les établissements scolaires ne tournent pas sans ces personnels et ont fait comme s'il s'agissait de jobs temporaires" constate Samuel Delor. En outre, "ces catégories de personnels sont exclues de toutes mesures de revalorisation".
Enfin, les réponses apportées à l'issue de la première journée de mobilisation sont jugées "très insatisfaisantes". Dans l'académie du Rhône, une "mini-brigade de remplacement d'une dizaine de personnes" (16 postes) a été mise en place pour pallier les absences et effectuer les remplacements. Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, avait cependant annoncé fin novembre le recrutement de 8.000 assistants d'éducation (AED) pour les collèges et lycées jusqu'aux vacances de février.
Appel à une journée "vie scolaire morte" pour les AED.
Mardi 19 journée de mobilisation pour les AED mais également pour tous les précaires de l’education, soyons nombreux! ✊?✊?✊?✊?✊? pic.twitter.com/PVBSAwUQt9
— CGT Éduc'Action 69 (@CgtEduc69) January 12, 2021
Les assistants d'éducation sont également appelés par les syndicats à participer à la mobilisation des personnels de l’éducation programmée le 26 janvier prochain.