Lyon : "Ce n'était pas évident de dire : je suis pédophile", B. Preynat à son procès

Les victimes témoignent des agressions sexuelles qu'elles ont subies étant enfant. Bernard Preynat répond de ses actes pédophiles à chacune d'entre elles. Le procès de l'ancien prêtre et chef de scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon est entré dans le vif de son sujet, mardi 14 janvier à Lyon. Décryptage.

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"Ce n'est pas évident de dire à quelqu'un que je suis pédophile, que je suis attiré par des jeunes garçons. Ce ne sont pas des aveux que l'on fait facilement". Mardi 14 janvier, au deuxième jour de son procès, Bernard Preynat répond des agressions sexuelles commises sur dix victimes, des enfants et jeunes scouts à l'époque des faits.

Assis à la droite des victimes appelées à exprimer ce qu'elles ont vécu devant le tribunal correctionnel de Lyon, l'ancien prêtre et chef de scouts de Sainte-Foy-les-Lyon, écoute sans broncher. Puis répond aux questions posées.
 
Quand la présidente du tribunal l'interroge sur "le rythme" de ces attouchements et agressions, et le nombre de victimes potentielles, Bernard Preynat répond : "A la paroisse, sur un samedi après-midi, il pouvait y en avoir un, deux ou zéro. Tous les week-ends ? Et en camp de scout ? Tous les soirs ? "non pas tous les soirs, c'était selon les circonstances, et les sorties". Et tout cela sur 20 ans, ponctue la présidente.
 



François Devaux est la première victime à témoigner. Le président de la Parole Libérée se souvient d'un après-midi où Bernard Preynat l'a caressé et embrassé. L'ancien prêtre déclare qu'il s'en souvient bien, mais rectifie certains points.
Interrogé sur la réaction de ses parents à qui il s'est confié en rentrant ce soir-là à la maison, François Devaux explique qu'il leur a demandé de ne pas saisir la justice. Puis qu'il a sombré, lors de son adolescence : "D'un enfant lumineux, je suis passé à une période très noire". Et, François Devaux révèle : "J'ai fait une tentative de suicide."
 
Matthieu F. est la deuxième victime, à se présenter à la barre. Il a subi entre une dizaine et une vingtaine de séances d'attouchements et d'agressions sexuelles à la fin des années 80. "Je l'ai beaucoup caressé, sur les jambes, les cuisses, la poitrine" confirme Bernard Preynat. "Mais je n'ai jamais mis ma main dans son slip.

Titillé par la présidente du tribunal sur la conscience de ses délits, Bernard Preynat a du mal. "Si je le caressais sur la cuisse et pas sur le front, oui, c'était pour un plaisir sexuel". "C'était de la tendresse mal placée" poursuit-il en disant regretter ces agressions sur Matthieu : "Je lui demande pardon" exprime clairement l'ancien curé.
Bernard Preynat n'a pas demandé aussi clairement pardon à François Devaux. Mais il s'est dit "assommé par tout ce qu'il a dit. Qu'il ait eu envie de se suicider, ses conflits avec sa famille, je mesure toutes les conséquences de cet acte que je regrette."
   
 
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