Un vaste réseau de pédopornographie a été démantelé, en début du mois de décembre. Au total, 95 personnes ont été interpellées. Certaines d’entre elles résident en Nouvelle-Aquitaine, et notamment en Gironde. Le réseau s’était constitué sur l’application Signal.
Des images pornographiques de mineurs par milliers. C’est ce qui circulait sur un vaste réseau de pédopornographie démantelé, en début du mois de décembre, par la gendarmerie nationale. La diffusion de ces images était réalisée dans le monde entier, via l’application de messagerie Signal. “Plus de 200 To d'images et vidéos étaient mises à disposition des participants”, indique la gendarmerie nationale, dans son communiqué.
Constitué en forum, le canal rassemblait plus de 16 000 utilisateurs de 130 pays différents. Au total, 375 000 photos et 156 000 vidéos ont été découvertes sur 122 ordinateurs et 330 supports numériques. “152 smartphones ont été saisis", ajoute la gendarmerie nationale.
Plus de 16 000 utilisateurs
Tout démarre d’un téléphonique, perquisitionné en novembre 2023 dans les Haut-de-Seine. Son propriétaire est mis en cause pour avoir régulièrement consulté des images pédopornographiques. “À cette occasion, les cyber-enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Versailles découvrent l’existence de plusieurs groupes de discussion sur la messagerie chiffrée Signal dont le nom est sans équivoque sur leur objet”, détaille la gendarmerie nationale.
Une enquête préliminaire est alors ouverte par le parquet du tribunal judiciaire de Nanterre, destinée à identifier tous les participants. Les investigations, menées par la SR de Versailles, vont durer plusieurs mois et permettre d’identifier 95 participants français et plus de “16 000 numéros internationaux”.
L’étau s’est resserré dès le mois de décembre 2024 après que le parquet de Nanterre s’est dessaisi au profit des 64 parquets territoriaux compétents. Du 9 au 19, des interpellations ont ainsi été menées sur tout le territoire français. “À ce titre, 140 enquêteurs spécialisés cyber de la gendarmerie NTECH ou CNTECH ont été déployés parmi les 570 enquêteurs participant à l'opération sur le territoire national”, indique la gendarmerie nationale.
Des interpellations en Nouvelle-Aquitaine
Menées notamment en Nouvelle-Aquitaine, des interpellations ont notamment eu lieu dans la Vienne ainsi qu’en Gironde. Dans la Vienne, deux individus originaires de Poitou-Charentes ont ainsi été interpellés. Selon nos informations, une ouverture d’information judiciaire et une poursuite devant le tribunal correctionnel avec une audience est prévue en janvier prochain.
En Gironde, les enquêtes ont été menées par les gendarmes du département sous pseudonymes. Si le nombre d’interpellés n’est pour leur pas connu précisément, “plusieurs personnes seraient poursuivies”, nous confirme certaines sources. À ce stade en revanche, aucun élément n'a permis d'identifier des individus en Limousin.
Sur les 95 personnes interpellées, 36 étaient déjà connues pour des infractions sexuelles à l’égard de mineurs et 7 étaient inscrites au FIJAIS. Selon la gendarmerie nationale, il s’agit uniquement d’hommes, âgés de 16 à 74 ans. “L'un d'entre eux exerçait la profession de directeur d'une association d'information aux jeunes, l'un était éducateur sportif, l'adjoint d'un maire est également impliqué”, détaille la gendarmerie nationale.
Selon cette dernière, la grande majorité des mis en cause ont déjà reconnu les faits. Concernant les 16 320 utilisateurs étrangers présents sur les canaux, ils seront communiqués via Interpol aux différents pays concernés.