Des bébés du confinement : il y en a peu, très peu même. C'est le constat dressé par les maternités publiques et privées de Lyon, où les sage-femmes sont presque désoeuvrées, et les plannings bien vides.
Des maternités, toujours plus vides : on aurait pu croire que le premier confinement allait faire "exploser" le nombre de naissances. Mais 8 à 9 mois après le premier confinement, il n'en est rien.
"C'est très important comme baisse"
A l'hôpital privé "Natecia" de Lyon, Mélanie Saintloup est Sage-Femme, normalement en salle d'accouchement. Faute de bébé prévus sur son planning, elle donne des coups de main dans les autres services : "Il n'y avait rien en salle, donc je suis venue donner un coup de main en maternité. C'est pas normal, c'est même étonnant" nous dit-elle. Et c'est même plutôt rare. Sur les 8 salles d'accouchement de cet hôpital, aucune n'était occupée le jour de notre reportage, même chose pour les consultations pré-natales. Depuis quelques mois, le docteur Zied Kedous, gynécologue-obstétricien, note une baisse sensible du nombre de ses rendez-vous: "Comparativement aux années précédentes, il y a quand-même une diminution du nombre d'accouchements, et du nombre de grossesses actuellement, moi je dirais entre 10% et 20%. C'est très important comme baisse".L'épidémie de Covid et le premier confinement semblent avoir provoqué une véritable chute de la natalité. Pour Jean-Loup Durousset, Président Directeur Général du Goupe Noalys - Hôpitaux privés, "Sur le mois de novembre, au plan local et régional, nous sommes à environ 7,5 % de baisse. Et on peut penser que décembre sera supérieur, à 10 ou 15%."
"On est sur une diminution de 10%"
A l'hôpital public Femme-Mère-Enfant, la plus grosse maternité d'Auvergne-Rhône-Alpes, le phénomène de baisse est bien visible sur le nombre d'inscriptions. "Ce qui nous pose question, cette année, c'est vraiment ce dernier trimestre. On est sur une diminution de 10%. Et si on regarde mois par mois, on est sur une très forte baisse en décembre, de l'ordre de 25%." selon Muriel Doret-Dion, Cheffe du Service Gynécologie-Obstétrique.Au-delà de l'impact sur la démographie nationale, cette baisse des naissances est également un risque pour la survie des plus petites maternités.
Une baisse sensible en région selon l'Insee
Selon l'Insee, en 2018, 90.300 enfants sont nés en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 7 % de moins qu’en 2010. Cette baisse est moins forte qu’en France métropolitaine car, dans la région, la population augmente plus rapidement.En Auvergne-Rhône-Alpes, les femmes ont en moyenne 1,88 enfant. L’âge des mères lors de l’accouchement croît pour atteindre 30,9 ans en 2018. Entre 2010 et 2018, le nombre de naissances augmente légèrement en Haute-Savoie, résiste bien dans le Rhône mais baisse de plus de 12% dans l’Allier, le Cantal et en Haute-Loire. Le Rhône enregistre 14,2 naissances pour 1.000 habitants, et le Cantal deux fois moins. La natalité soutenue de certains départements s’explique principalement par la présence plus importante de femmes jeunes.