Le recteur de la Grande mosquée de Lyon et son homologue Villeurbannais réclament la "libération immédiate" de l'islamologue mise en examen pour viols. Mais la cour d'appel de Paris vient de décider son maintien en détention
Dans un courrier commun, le recteur de la Grande mosquée de Lyon Kamel Kabtane et son homologue de Villeurbanne Azzedine Gaci réclament la "libération immédiate » de Tariq Ramadan « en raison de la dégradation de son état de santé ».
Après trois mois d'enquête préliminaire, Tariq Ramadan a été mis en examen pour viols le 2 février à Paris et placé en détention provisoire, une situation qu'il conteste en invoquant notamment son état de santé. L'islamologue affirme souffrir notamment d’une sclérose en plaques.
Les deux recteurs estiment l'islamologue suisse "victime d'un lynchage médiatico-politique où les convictions personnelles et les rancoeurs prennent souvent le pas sur la sacro-sainte présomption d'innocence à laquelle on ne songe pas un instant".
"Le régime d'exception et la sévérité appliquée à cet intellectuel de renom, reconnu et respecté au sein des musulmans de France, alimente sans cesse le sentiment d'une justice à double vitesse et nourrit l'idée selon laquelle Tariq Ramadan est plus jugé pour ses idées et ses engagements que pour les faits qui lui sont reprochés, et sur lesquels la justice doit pouvoir travailler en toute sérénité", écrivent Kamel Kabtane et Azzedine Gaci.
La cour d'appel de Paris a statué ce jeudi 22 février : tariq ramadan est maintenu en détention, la demande de remise en liberté déposée par ses avocats est rejetée. Une expertise médicale avait conclu qu'il pouvait rester en prison.
Le théologien suisse nie catégoriquement les accusations portées contre lui pour des faits qui auraient eu lieu dans des hôtels en marge de ses conférences, le 9 octobre 2009 à Lyon et en mars-avril 2012 à Paris.