L'homéopathie est-elle efficace ou pas ? La question de l'efficacité thérapeutique des petits granules ne fait pas l'unanimité au sein du corps médical. Illustration dans la Métropole de Lyon.
L'homéopathie séduit les Français. Elle a même fait son entrée à l'hôpital Lyon Sud, au chevet des femmes enceintes. Pourtant une partie du corps médical remet en cause l'efficacité de cette médecine dite "alternatives et complémentaire".
Une mise au point de l'Ordre des médecins
Le 19 juin dernier, le Conseil national de l'Ordre des médecins a publié une "mise au point" sur l'homéopathie. "L'utilisation médiatique des termes de 'médecines alternatives et complémentaires', concernant notamment l'homéopathie, entretient une ambiguïté qui est source de confusion", a estimé le Conseil national de l'Ordre, autorité disciplinaire, dans ce texte.
L'Ordre des médecins a rappelé "fermement" que "tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l'élaboration du diagnostic que dans la proposition d'un traitement". Il rappelle aussi que "le terme « médecine » implique, comme préalable à toute prescription thérapeutique, une démarche médicale initiale de diagnostic clinique, complétée au besoin par des investigations complémentaires en faisant appel, s’il y a lieu, à des tiers compétents". Enfin il rappelle que " les données acquises de la science étant par essence évolutives, les controverses sur telle ou telle modalité de traitement, médicamenteux ou autre, doivent conduire à une évaluation actualisée, impartiale et rigoureuse par la communauté médicale et scientifique du service médical rendu."
Le Conseil national de l'Ordre des médecins réaffirme en conséquence "que la prise en charge médicale d'un patient doit être conforme aux exigences de qualité et de sécurité des soins, voire de leur urgence. Le traitement préconisé par un médecin ne peut, en aucun cas, être alternatif aux données acquises de la science et à l'état de l'art."
L'Ordre laisse cependant une place à l'homéopathie. Selon lui, un traitement "peut comporter une prescription adjuvante ou complémentaire, médicamenteuse ou autre, que le médecin apprécie en conscience dans chaque situation, après avoir délivré au patient une information loyale, claire et appropriée".
Le Conseil national de l'Ordre des médecins a demandé à la ministre de la Santé une évaluation scientifique des médicaments homéopathiques.
Une tribune contre l'Homéopathie
C'est un débat sur l'homéopathie qui agite la communauté médicale depuis la publication mi-mars dans Le Figaro d'une tribune de 124 médecins contre l'utilisation des médecines alternatives. Des praticiens qui range notamment l'homéopathie parmi les "disciplines ésotériques".
Dans la tribune publiée dans Le Figaro contre l'utilisation de médecines alternatives, "le collectif demande l'exclusion de ces disciplines ésotériques du champ médical", explique le quotidien. Les signataires décrivent des disciplines "sans aucun fondement scientifique", "nourries par des charlatans" et "basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse".
Ces praticiens signataires plaidaient notamment pour l'arrêt du remboursement par la Sécurité sociale, comme chez la plupart des voisins de la France.
L'homéopathie ne fait pas l'unanimité chez les médecins. Exemple dans la Métropole de Lyon - 1/7/18
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©France 3 RA
Le saviez-vous ? L'homéopathie, inventée en 1796 par le médecin allemand Samuel Hahnemann, consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale pour guérir.Tout généraliste peut en prescrire, et le pays compte en plus quelque 5000 médecins homéopathiques, dont la spécialité n'est pas reconnue par l'Ordre. La France est le pays du numéro un mondial des préparations homéopathiques, les Laboratoires Boiron. Son siège est installé dans le Rhône.