Il y a 1 an, les deux cousines Mauranne et Laura, 20 ans, étaient assassinées par un terroriste, Ahmed Hanachi, sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille. Leur famille veut maintenant attaquer l'Etat, au Tribunal administratif de Lyon, pour "faute" devant le tribunal administratif de Lyon.
Sylvie et Dominique Harel sont les parents de Mauranne. Fabrice et Pascale Paumier sont les parents de Laura, originaire de Rillieux-la-Pape et élève infirmière à Lyon.
Ils veulent attaquer l’État au tribunal administratif de Lyon.
Le 1er octobre 2017, les deux jeunes filles sont tuées dans une attaque au couteau, menée par Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans. L'acte est rapidement revendiqué par le groupe Etat Islamique. Pendant l'attaque, qui a eu lieu vers 13H45 sur le parvis de la gare principale de Marseille, l'assaillant aurait crié "Allah Akbar". Ahmed Hanachi est ensuite abattu ensuite par des militaires en patrouille. La piste terroriste a été rapidement privilégiée par les enquêteurs.
Ce qui motive aujourd'hui les parents des deux victimes, c'est le parcours du jeune terroriste, dans les jours qui ont précédé le meurtre.
"Les proches des deux jeunes filles demandent, dans deux recours déposés le 28 septembre dernier, que le tribunal reconnaisse la responsabilité de l'État pour faute dans la survenance de leur assassinat (...) et qu'il soit fait droit de leur demande indemnitaire pour plusieurs membres des deux familles", a précisé à l'AFP le tribunal administratif de Lyon.
Deux jours avant les faits, le jeune homme était en effet interpellé à Lyon. Il est relâché le lendemain, en situation irrégulière.
Le recours des familles pointe notamment le fait que le meurtrier avait été "appréhendé à Lyon quelques jours avant l'attaque suite à un vol à l'étalage, puis relâché après sa garde à vue sans mesure d'éloignement ni placement en rétention".
"Nous avons l'impression que l'État cherche à minimiser sa responsabilité en ne parlant que de dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement. Pour nous, il s'agit d'une véritable faute avérée", ont affirmé les parents des deux cousines à la chaîne de télévision M6.
Ce double meurtre avait entraîné le limogeage du préfet du Rhône au terme d'une enquête administrative qui avait pointé à la préfecture "des dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement" des étrangers en situation irrégulière.
Lundi 1er octobre, en présence de proches des victimes et d'élus, une plaque commémorative a été dévoilée à Marseille sur l'esplanade de la gare.
Le reportage de Bérangère Bourgeot, et Olivier Bodson